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indifférence

nf (in-di-fé-ran-s')
  • 1L'état d'une personne indifférente. Cette indifférence que je sens lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d'aucune raison, est le plus bas degré de la liberté. [Descartes, Méditations] Ils ont tous deux leur compte, et, sur cette assurance, Ils tiennent le passé dans quelque indifférence. [Corneille, Mél V, 6] L'indifférence qu'ils ont pour la vérité, fait que non-seulement ils ne prennent aucune part à sa défense, mais qu'ils voient même avec peine qu'on s'efforce de détruire le mensonge. [Pascal, Les provinciales] Il n'avait pas de ces froides indifférences ni de ces faibles ménagements qui font qu'on abandonne les affaires d'autrui, pour ne s'en pas faire à soi-même. [Fléchier, Oraisons funèbres] D'où vient que, pour son Dieu pleine d'indifférence, Jérusalem se tait en ce pressant danger ? [Racine, Athalie] La grâce [selon Malebranche] ne fait que mettre l'homme en équilibre et en indifférence entre le bien et le mal. [Fénelon, t. III, p. 268] D'un oeil d'indifférence il a vu le supplice. [Voltaire, L'orphelin de la Chine] Au demeurant, disposez du peu qui reste à exécuter comme il vous plaira ; cela m'est de la dernière indifférence. [Diderot, Lett. à M. Lecheton.] Je n'eus jamais d'indifférence Pour la gloire du nom français. [Béranger, Ma dern. chanson.] Bientôt ses actions [de Napoléon] démentirent ses paroles, et chacun s'étonna de son indifférence à donner des ordres pour un si grand établissement. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]
  • 2Indifférence des religions, indifférence en matière de religion, indifférence religieuse, et, absolument, indifférence, état d'une personne qui, ne s'attachant à aucune religion, les met toutes au même rang. Quand on aura accordé au commentateur qu'il faut laisser croire et prêcher tout ce qu'on voudra, alors il demandera, sans plus de façon, l'indifférence des religions, c'est-à-dire qu'on n'exclue personne du salut et que chacun règle sa foi par sa conscience. [Bossuet, 6e avert. 93] Chercher un repos funeste et une entière indépendance dans l'indifférence des religions ou dans l'athéisme. [Bossuet, Oraisons funèbres] De l'indifférence en matière de religion, Titre d'un ouvrage de l'abbé de Lamennais. C'est toi qui l'as nommé, docte abbé : notre mal et le tien, l'indifférence pour la religion ; il en a fait un livre, comme ces médecins qui composent des traités sur une maladie dont eux-mêmes sont atteints, et en raisonnent d'autant mieux. [Courier, Lettres de France et d'Italie]
  • 3 Terme de philosophie. Liberté d'indifférence, liberté que laisse l'indifférence. Il parait probable que nous avons la liberté d'indifférence dans les choses indifférentes ; car qui pourra dire que Dieu ne nous a pas fait ou n'a pas pu nous faire ce présent ? [Voltaire, Eléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde] La liberté qu'on nomme d'indifférence est un mot sans idée, une absurdité, car ce serait se déterminer sans raison, ce serait un effet sans cause. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]
  • 4État de l'âme d'une personne qui n'est point sensible à l'amour. Au contraire, pour tous dedans l'indifférence, Elle n'ôte à pas un ni donne l'espérance. [Corneille, Le Cid] . N'y portez, s'il se peut, que de l'indifférence. [Corneille, Suréna] Sévigné, de qui les attraits Servent aux grâces de modèle, Et qui naquîtes toute belle à votre indifférence près. [La Fontaine, Fables] L'indifférence est le sommeil de l'âme. [Favart, Soliman II, III, 9] Vous la verrez sans doute avec indifférence. [Voltaire, Zaïre]
  • 5 Terme de chimie. État d'un corps dont les affinités chimiques sont satisfaites, et qui n'a plus de tendance à se combiner à d'autres éléments.
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