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inutile

adj. (i-nu-ti-l')
  • 1Qui n'est point utile, en parlant des choses. Il n'est rien d'inutile aux personnes de sens. [La Fontaine, Fables] L'amour est quelquefois bien inutile de s'amuser à de si sottes gens ; je voudrais qu'il ne fût que pour les gens choisis. [Sévigné, 62] Songeons que ce sacrifice d'une valeur infinie [le sacrifice de la messe].... serait inutile à la reine [morte], si elle n'avait mérité par sa bonne vie que l'effet en pût passer jusqu'à elle. [Bossuet, Oraisons funèbres] On en gémit, on en pleure [de la mort de Marie-Thérèse] ; voilà ce que peut la terre pour une reine si chérie ; voilà ce que nous avons à lui donner, des pleurs, des cris inutiles. [Bossuet, ib.] Il est inutile de vous dire combien la reine fut consolée par ce merveilleux événement [la restauration de Charles II]. [Bossuet, Oraisons funèbres] Je n'emporterais donc qu'une inutile rage.... [Racine, Andromaque] Voudrais-je, de la terre inutile fardeau.... ? [Racine, Iphigénie en Aulide] Depuis quand pense-t-on qu'inutile à moi-même Je me laisse ravir une épouse que j'aime ? [Racine, ib. IV, 6] Tout fuit, et, sans s'armer d'un courage inutile, Dans le temple voisin chacun cherche un asile. [Racine, Phèdre] Mais que peuvent pour lui vos inutiles soins ? [Racine, Athalie] Tout l'esprit qui est au monde est inutile à celui qui n'en a point. [La Bruyère, XI] Sans fatiguer le ciel par des voeux inutiles. [Massillon, Carême, Prière 2] Pourquoi imprimer les lettres de ses amis ? est-ce qu'on écrit au public, quand on fait des réponses inutiles à des lettres qui ne sont que des compliments ? [Voltaire, Correspondance] Vous ne cherchez que des vérités utiles, et vous n'avez guère trouvé, dites-vous, que d'inutiles erreurs. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Mais il [Caton] tourna sur soi ses innocentes mains ; Sa mort fut inutile au bonheur des humains. [Voltaire, La mort de César]

    Substantivement. L'inutile, ce qui est inutile, par opposition à l'utile. De ses arbres à fruit [le sage] retranchait l'inutile. [La Fontaine, Fables]

  • 2Qui ne rend pas de services, en parlant des personnes. Le prince [Condé] que l'on regardait comme le héros de son siècle, rendu inutile à sa patrie dont il avait été le soutien. [Bossuet, Oraisons funèbres] Ils [les grands] tombent, et par leur chute deviennent traitables mais inutiles. [La Bruyère, IX.] L'Évangile condamne aux mêmes ténèbres éternelles et aux mêmes supplices le serviteur infidèle et le serviteur inutile. [Massillon, Carême, Riche.]

    Laisser quelqu'un inutile, ne pas employer ses talents. C'est un homme qu'il ne faut pas laisser inutile.

    Substantivement. Un inutile, une inutile, un homme, une femme inutile. Fi ! que cela est vilain d'être une grande inutile dans le monde ! [Régnard, Ret. impr. 6] Dis, ne rougis-tu point d'être un grand inutile, Et de grossir l'essaim des oisifs de la ville ? [Boissy, Sage étourdi, II, 3]

  • 3Dont on ne se sert pas. Un meuble inutile.

    Fig. L'argent, l'argent, dit-on, sans lui tout est stérile ; La vertu sans l'argent n'est qu'un meuble inutile. [Boileau, Epîtres]

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