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ironie

nf (i-ro-nie)
  • 1Proprement, ignorance simulée, afin de faire ressortir l'ignorance réelle de celui contre qui on discute ; de là l'ironie socratique, méthode de discussion qu'employait Socrate pour confondre les sophistes.
  • 2 Par extension, raillerie particulière par laquelle on dit le contraire de ce que l'on veut faire entendre. Ce compliment n'est qu'une ironie. Dans les premières paroles que Dieu a dites à l'homme depuis sa chute, on trouve un discours de moquerie et une ironie piquante, selon les Pères. [Pascal, Les provinciales] Voilà l'homme qui est devenu comme l'un de nous, ce qui est une ironie sanglante et sensible dont Dieu le piquait vivement, selon saint Chrysostome et les interprètes. [Pascal, ib.] Il a une facilité merveilleuse à manier l'ironie. [Boileau, Sublime, 28] Point d'injures, beaucoup d'ironie et de gaieté ; les injures révoltent, l'ironie fait rentrer les gens en eux-mêmes, la gaieté désarme. [Voltaire, Correspondance] Il [Racine] met quelques ironies dans la bouche d'Hermione. [Voltaire, Comm. Corn. Médée, II, 2] Le roi le lui fit sentir froidement, avec une nuance d'ironie. [Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 109, dans POUGENS] Et l'ironie au ris moqueur. [Delille, La conversation] Toujours son ironie, inféconde et morose. [Hugo, Les chants du crépuscule]

    Par extension, retour sur soi-même par lequel, semblant se moquer du malheur, on en exprime plus fortement l'impression. Il y a une autre espèce d'ironie qui est un retour sur soi-même, et qui exprime parfaitement l'excès du malheur ; c'est ainsi qu'Oreste dit dans l'Andromaque : Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance. [Voltaire, Comm. Corn. Rem. Médée, II, 2]

    Fig. L'ironie du sort, événement malheureux qui semble être une moquerie du destin. Cette amère ironie du malheur. [Staël, Corinne, ou l'Italie]

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