jeûner
vi (jeû-né)
- 1Manger moins qu'il ne faut, ou même ne point manger du tout, soit volontairement, soit par force. Faire jeûner ses domestiques.
Depuis que chez ma cousine Qui jeûnait en carnaval....
[Béranger, Chansons]Fig. S'abstenir ou être privé de.
Ce n'est rien de jeûner des viandes grossières qui nourrissent le corps, si on ne jeûne aussi de tout ce qui sert d'aliment à l'amour-propre
. [Fénelon, t. XVIII, p. 126] - 2 Particulièrement. S'abstenir d'aliments ou de certains aliments par esprit de dévotion.
Aucun dans le banquet ne veut l'abandonner [Jésus-Christ], Mais dedans le désert il est seul à jeûner
. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il [Jésus] eut faim ensuite
. [Sacy, Bible, Évang. St Matthieu. IV, 2]Il vaut mieux ne pas jeûner et en être humilié, que jeûner et en être complaisant
. [Pascal, Pensées]On a beau jeûner, ce n'est rien faire, si on ne ferme les avenues de son coeur à la vanité
. [Maucroix, Hom. de StChrysost. dans RICHELET]Jeûnent-ils toujours au pain et à l'eau ?
[Sévigné, 239]Elle [Mme de Maintenon] jeûnait si austèrement les carêmes, qu'elle faisait peser son pain
. [Mme de Caylus, Souvenirs, p. 66, dans POUGENS]J'ai peur que certains hommes d'État ne fassent comme Mme de Bouillon, qui disait : comment édifierons-nous le public le vendredi saint ? faisons jeûner nos gens
. [Voltaire, Correspondance] - 3L'infinitif, pris substantivement. Le trop jeûner, le trop boire, et autres excès. DESC. l'Homme.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
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