libertinage
nm (li-bèr-ti-na-j')
- 1Licence de l'esprit qui rejette les croyances religieuses.
Mon frère, ce discours sent le libertinage
. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]Il y en a bien qui croient, mais par superstition ; il y en a bien qui ne croient pas, mais par libertinage : peu sont entre deux
. [Pascal, Pensées]Un des prétextes du libertinage est de prétendre que l'on ne croit point, que l'on n'a point de foi
. [Bourdaloue, 3e dim. après l'Épiph. Domin. t. I, p. 140]Le libertinage ne demande point précisément d'être applaudi, d'être soutenu et appuyé ; il se contente qu'on le tolère
. [Bourdaloue, Dim. oct. de l'Ascens. Dominic. t. II, p. 254]Est-ce en effet par un libertinage de créance qu'ils vivent dans une telle insensibilité à l'égard du salut ?
[Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 47]Ce sens a vieilli.
- 2Caractère de ce qui va à l'aventure.
J'aime fort la liberté et le libertinage de votre vie et de vos repas, et qu'un coup de marteau ne soit pas votre maître
. [Sévigné, 25 juill. 1689]Tout le libertinage de vos conversations
. [Sévigné, 15 juin 1680]La liberté sans ordre est un libertinage qui attire le despotisme
. [Fénelon, t. XXII, p. 318]En ce sens il ne se dit plus guère aujourd'hui qu'avec esprit, imagination, plume. Cet écrivain s'abandonne au libertinage de son imagination. Un libertinage d'esprit qui ne laisse approfondir aucun sujet.
Voyez un peu où me porte le libertinage de ma plume ; mais vous jugez bien que les conversations sont pleines de ces grands événements
. [Sévigné, Lett. du 5 janv. 1689] - 3État de celui qui est libertin, déréglé dans ses moeurs. Vivre dans le libertinage.
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