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liguer

vt (li-ghé), je liguais, nous liguions, vous liguiez ; que je ligue, que nous liguions, que vous liguiez
  • 1Mettre en ligue. Contre votre tyran j'ai ligué ses amis. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Un juste courroux N'aurait plus tant de chefs à liguer contre vous. [Corneille, Attila] Il [Guillaume III] n'eut pas de peine à liguer petit à petit l'Europe contre la France. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]

    Il se dit aussi des choses qu'on ligue. Liguer les intérêts, les passions.

  • 2Se liguer, vpron Former une ligue. Pendant qu'on méditait une guerre contre Persée, Eumène, roi de Pergame, ennemi de ce prince, vint pour se liguer contre lui avec le sénat. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Un seul [roi, Louis XIV], toujours bon et magnanime, ouvre ses bras à une famille malheureuse [les Stuarts] ; tous les autres se liguent comme pour se venger de lui. [La Bruyère, XII] Le pape Pie V fit bien mieux que de prêcher une croisade ; il eut le courage de faire la guerre à l'empire ottoman, en se liguant avec les Vénitiens et le roi d'Espagne, Philippe II. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]

    Par extension. Celui-ci [un troisième médecin], ayant considéré les blessures, et sur l'avis des deux premiers, embrasse le second, s'unit à lui, et tous deux ensemble se liguent contre le premier et le chassent honteusement. [Pascal, Les provinciales]

  • 3Il se dit aussi des cabales qu'on fait entre particuliers pour et surtout contre quelqu'un ou quelque chose. En vain contre le Cid un ministre se ligue ; Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue. [Boileau, Satires] Liguez-vous saintement pour le bien mutuel. [Delille, L'homme des champs, ou Les Géorgiques françaises]
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