médisance
nf (mé-di-zan-s')	 
- 1Discours de celui qui médit. Contre la médisance il n'est point de rempart . [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]Tant qu'il n'était point nécessaire de parler, la sage princesse gardait le silence ; la vanité et les médisances qui soutiennent tout le commerce du monde lui faisaient craindre tous les entretiens . [Bossuet, Oraisons funèbres]Le vice sait couvrir une médisance secrètement semée, par une calomnie encore plus ingénieuse . [Bossuet, Sermons]Qu'est-ce donc que la médisance ? c'est comme une grêle qui ruine, dans un jour et même en beaucoup moins de temps, l'ouvrage de vingt années de travaux, de précautions, de mesures . [Bourdaloue, Exhort. faux tém. contre J. C. t. II, p. 15]Quand vous aviez des médisances à faire, c'était avec tant d'agrément que l'on se sentait même charmé de les entendre . [Bourdaloue, 2e dim. après la Pentec. Dominic.]Vous qui prêtez l'oreille au mensonge, et qui, par honneur ou par conscience renonçant à débiter les médisances, vous êtes réservé le droit de les croire et le plaisir de les écouter . [Fléchier, Oraisons funèbres]Est-ce donc là médire ou parler franchement ? Non, non, la médisance y va plus doucement . [Boileau, Satires]Je définis ainsi la médisance : une pente secrète de l'âme à penser mal de tous les hommes, laquelle se manifeste par les paroles . [La Bruyère, Théophraste, XXVIII]Il [Boerhaave] désarmait la médisance et la satire en les négligeant ; il en comparait les traits à ces étincelles qui s'élancent d'un grand feu, et s'éteignent aussitôt quand on ne souffle pas dessus . [Fontenelle, Boerhaave.]De la médisance à la calomnie le passage est facile et prompt . [Genlis, Veillées du château t. II, p. 221, dans POUGENS]C'est une pure médisance, c'est une imputation avancée sans preuve. 
- 2Les gens médisants. Combien elle avait d'aversion pour les discours empoisonnés de la médisance ! [Bossuet, Oraisons funèbres]Elle savait de quel poids est non-seulement la moindre parole, mais le silence même des princes, et combien la médisance se donne d'empire quand elle a osé seulement paraître en leur auguste présence . [Bossuet, ib.]Un esprit né sans fard, sans basse complaisance, Fuit ce ton radouci que prend la médisance . [Boileau, Satires]
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