Voir les citations avec "malingre"

malingre

adj. (ma-lin-gr')
  • Qui est d'une complexion faible. Enfant malingre. Votre très vieux et très malingre serviteur qui vous est bien tendrement attaché pour le reste de ses jours. [Voltaire, Correspondance] Je suis un plaisant chambellan ; je n'ai d'autre fonction que celle de passer de ma chambre dans l'appartement d'un roi philosophe, pour aller souper avec lui ; et, quand je suis plus malingre qu'à l'ordinaire, je soupe chez moi. [Voltaire, Correspondance]

    Qui a peine à recouvrer ses forces, après une longue maladie. M. le marquis de Termes qui arriva hier tout malingre de goutte et de colique. [Sévigné, 355]

    Substantivement. Si notre Comtat eût été sur cette vie [celle du nouveau pape], il nous aurait duré longtemps ; mais le malingre [le dernier pape] mourir au bout de l'an ! [Sévigné, 27 nov. 1689] Vie de malingre, vie insupportable, mort continuelle avec des moments de résurrection. [Voltaire, Correspondance] Le vieux malade de Ferney présente ses très tendres respects au jeune malingre de l'hôtel d'Elbeuf. [Voltaire, Correspondance] On réfléchit davantage.... on fait moins de cas du monde, et, dès qu'on a un rayon de santé, on court au plaisir ; une telle vie ne laisse pas d'avoir son mérite ; les malingres ont de très beaux moments. [Voltaire, ib.] Le roi de Prusse m'a donné la jouissance d'une maison charmante ; mais, tout Salomon qu'il est, il ne me guérira pas ; tous les rois de la terre ne peuvent rendre un malingre heureux. [Voltaire, Correspondance]

    Fig. Les malingres, les âmes faibles. Les malingres sont gens qui connaissent la vérité, mais qui ne la soutiennent qu'autant que leur intérêt s'y rencontre. [Pascal, dans COUSIN]

+

- REM. Malingre se trouve comme nom propre dans le XIIIe siècle : Robers Malingres et Maroie se fenme, Charte du Vermandois, dans Bibl. des ch. 1874, t. XXXV, p. 466.

  • rechercher