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me

pron. (me)

Pronom personnel des deux genres qui signifie la même chose que moi, et s'emploie seulement comme régime du verbe.

  • 1Me, régime direct ; il se place avant le verbe. Me voici, me voilà. D'ailleurs l'affront me touche. [Corneille, Le Cid] Qu'on me laisse ici. [Molière, Les amants magnifiques]
  • 2Me, régime indirect et signifiant à moi ; il se place avant le verbe. Vous me donnez un sage conseil. Ne me rappelez point une trop chère idée. [Racine, Bérénice] Tu dois me prononcer l'arrêt qu'on vient de rendre. [Voltaire, Alzire, ou Les américains]

    En cet emploi, il se joint au verbe être et à des verbes neutres, exprimant non pas un régime indirect, mais la circonstance que telle chose, tel fait est à moi. Les dangers me sont des appas ; Un bien sans mal ne me plaît pas. [Malherbe, V, 18] À qui la bourse ? - Ah dieux ! elle m'était tombée. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Les dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds. [Racine, Iphigénie en Aulide] Venez ; les malheureux me sont toujours sacrés. [Voltaire, Oreste, II, 2] Que la fortune donc me soit mère ou marâtre : C'en est fait, pour barreau je choisis le théâtre. [Piron, La métromanie, ou Le poète]

    Il m'est parent, voir LEUR.

  • 3Me, régime indirect, est quelquefois explétif et donne un peu plus de force à l'expression. Prends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit ; Comble-moi cette ornière.... [La Fontaine, Fables] C'est une fille propre aux choses qu'elle fait, Et vous me la chassez pour un maigre sujet. [Molière, Les femmes savantes]
  • 4L'e muet s'y élide quand le verbe suivant commence par une voyelle ou une h muette. Vous m'avez secouru. Il m'honore. Vous m'aimez, vous me le soutenez. [Racine, Bérénice]

    L'e s'élide aussi devant les particules y et en. Passons devant la porte d'un tel, vous m'y laisserez. Ne m'en parlez plus. Tu quitterais le dessein que tu as, si tu m'en voulais croire. [Molière, Les fourberies de Scapin]

  • 5Me se place avant la particule en. Vous m'en donnerez.
  • 6Me se place, par exception, après le verbe, lorsqu'il se trouve tout à la fois que le verbe est à l'impératif, que la phrase est affirmative et que la particule en suit immédiatement le pronom. J'ai besoin de sages conseils, donnez-m'en. Vous m'avez jeté dans l'embarras, faites-m'en sortir. Ce n'était pas un sot, non, non, et croyez-m'en Que le chien de Jean de Nivelle. [La Fontaine, Fables] Instruisez-m'en de grâce, et, par votre discours, Hâtez mon désespoir ou le bien de mes jours. [Molière, Dom Garcie de Navarre, ou Le prince jaloux] Éclaircissez-m'en, je vous en conjure. [Baron, l'Homme à bonnes fortunes, II, 15]

    À part ces cas, me ne s'emploie pas avec l'impératif ; on se sert de moi. Aimez-moi. Donnez-moi de l'argent.

    Cependant, quand il y a plusieurs verbes à l'impératif, on peut, avec le second ou le troisième, mettre me avant le verbe. Quittez cette chimère, et m'aimez. [Corneille, Polyeucte] Laissons cela, Zéphyre, et me dis si tes yeux Ne trouvent pas Psyché la plus belle du monde. [Molière, Psyché] Finissons auparavant votre affaire et me dites qui est celle que vous aimez. [Molière, L'avare]

  • 7Quand, avec l'impératif, la phrase est négative, me reprend sa place avant le verbe. Ne m'en croyez pas. Ne m'y laissez pas. Ne me chassez pas. Ne me donnez pas d'argent.
  • 8Me se place avant y. Vous m'y attendrez. Je vous prie de m'y attendre. Je m'y en vas (et non je m'en y vas ; voy. ALLER, rem. 3).

    D'après l'Académie, on ne dit pas : attendez-m'y ; menez-m'y ; il faut dire : attendez-y-moi ; menez-y-moi. Cependant l'Académie au mot tu donne : mets-t'y, jette-t'y ; et, quand elle assure qu'on ne dit pas mets-m'y, jette-m'y, et formes semblables, elle se trompe ; car on trouve dans la Fontaine : Menez-m'y, Ragotin, III, 15. Le fait est que cette forme est plus correcte que l'autre, et que toutes deux sont peu usitées ; mais il faut ajouter qu'on ne doit avoir aucun scrupule à se servir de celle de la Fontaine et à la remettre en honneur.

  • 9Me, comme tous les pronoms en régime, se répète avant chacun des verbes dont il est le régime. Son visage odieux m'afflige et me poursuit. [Racine, Esther]
  • 10Dans les phrases où il y a deux verbes subordonnés l'un à l'autre, on place ordinairement le pronom me près du verbe qui le régit. On ne saurait me reprocher d'aimer la table.Du reste ce n'est pas une faute de dire : On ne me saurait reprocher d'aimer la table ; et on sait même que les écrivains du XVIIe siècle affectent de placer le pronom avant le premier verbe : Il faut que le cruel qui m'a pu mépriser Apprenne de quel nom il osait abuser ! [Racine, Iphigénie en Aulide] Dans ce cas il faut consulter l'oreille.

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- REM. Pour l'emploi de me, comme pronom réfléchi, voy. SE, Rem. 3, 4, 5, 7, 8, 9 et 10.

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