moine
- 1Homme qui s'est engagé par des voeux à suivre une certaine règle autorisée par l'Église.
Les chevaliers de Malte... cadets de bonne maison qui ne veulent rien savoir, rien valoir, mais qui voudraient bien tout avoir ; au reste, gens de bien et d'honneur, moines d'épée...
[Patin, Lettres choisies]Ils ont jugé plus à propos et plus facile de censurer que de repartir, parce qu'il leur est bien plus facile de trouver des moines que des raisons
. [Pascal, Les provinciales]Des évêques [anglicans] qui ont anéanti eux-mêmes l'autorité de leur chaire... en condamnant ouvertement leurs prédécesseurs jusqu'à la source même de leur sacre, c'est-à-dire jusqu'au pape saint Grégoire et au saint moine Augustin son disciple et le premier apôtre de la nation anglaise
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Vous avez vu, au douzième et au treizième siècle, les moines devenir princes ainsi que les évêques ; ces évêques et ces moines partout à la tête du gouvernement féodal
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]On demande pourquoi on permet à des moines de reprendre un de leurs moines qui s'est fait soldat, et pourquoi un capitaine ne peut reprendre un déserteur qui s'est fait moine
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Il faut entrevoir pendant ces cinq siècles [de saint Benoît à saint Bernard] les efforts surhumains tentés par ces légions de moines sans cesse renaissantes, pour dompter, pacifier, discipliner, purifier vingt peuples barbares successivement transformés en nations chrétiennes
. [Montalembert, Moines d'Occident, t. I, p. V]Le premier de tous les services que conféraient les moines à la société chrétienne, c'était de prier, de prier beaucoup, de prier toujours pour tous ceux qui prient mal ou qui ne prient point ; la chrétienté honorait et estimait surtout en eux cette immense force d'intercession, ces supplications toujours actives, toujours ferventes, ces torrents de prières sans cesse versées aux pieds du Dieu qui veut qu'on l'implore
. [Montalembert, ib. p. XLVIII]Moines gris, s'est dit des moines de Cîteaux, au commencement de leur institution.
Familièrement. Gras comme un moine, fort gras.
Attendre quelqu'un comme les moines font l'abbé, c'est-à-dire se mettre à table et dîner sans l'attendre (locution née de ce que dans les monastères l'heure de chaque chose est réglée).
- 2Moine lai, laïque, ordinairement homme de guerre invalide, que le roi plaçait dans une abbaye de nomination royale, pour y être entretenu.
- 3Moine bourru, voir BOURRU.
- 4Caisse doublée de fer-blanc, où l'on suspend un réchaud pour chauffer un lit ; ou cylindre de bois creusé, doublé de tôle, dans lequel on introduit un fer chaud pour ce même usage.
Une femme de chambre accourt avec une bougie, elle trouve un moine dont on avait chauffé le lit, que la Furstemberg n'avait pas senti
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] - 5Feuille de papier dont on couvre la traînée de poudre qui doit porter le feu au saucisson d'une mine.
Terme de marine. Se dit de petits cônes de poudre humectée avec du vinaigre, que l'on brûle dans l'entre-pont pour chasser le mauvais air.
Artifice que l'on nomme aussi feu de conserve.
- 6Sorte de masse ou de marteau à peu près pointu.
- 7Partie intérieure du moule qui sert à faire les coupelles.
- 8Boursouflure qui paraît quelquefois dans le fer et dans l'acier quand on le forge.
- 9Les imprimeurs appellent moines des feuilles mal imprimées qui, n'ayant pas bien pris l'encre, paraissent noires et blanches comme l'habit de certains moines.
Moine se dit aussi, en imprimerie, de la partie blanche elle-même.
- 10Coquille univalve du genre cône (voir SARCORAMPHE).
- 11Donner le moine, se disait d'une certaine malice que pratiquaient les écoliers, les pages et les laquais, en attachant une petite corde au gros doigt du pied d'un homme endormi, et la tirant de temps en temps ; on ne connaît pas l'origine de cette locution. Au XVIe siècle, bailler le moine, signifiait porter malheur.
PROVERBES
Pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé, pour un moine l'abbaye ne faut pas, ou faute d'un moine l'abbaye ne manque pas, ne chôme pas, c'est-à-dire l'absence d'une personne n'empêche pas, ne doit pas empêcher que la chose dont il s'agit ne se fasse.
L'habit ne fait pas le moine, c'est-à-dire ce ne sont point les habits ni la parure extérieure qui font l'honnête homme.
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