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mollement

adv. (mo-le-man)
  • 1D'une manière molle. Être assis mollement. J'étais couché mollement, Et contre mon ordinaire Je dormais tranquillement. [La Fontaine, l'Amour mouillé, Imit. d'Anacréon.] Mollement couchés sur des carreaux de velours, entourés de rideaux de soie, qu'ils ouvrent ou ferment à leur gré, ces superbes indolents... [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes] Mais, oh ! que mollement reposera ma cendre.... [Chénier, Élégies]
  • 2Avec un abandon gracieux. Se balancer mollement.

    Fig. Avec un abandon moral. Ces femmes.... Dont l'oeil rit mollement avec afféterie. [Régnier, Satires] Me laisser [dit le sceptique] mollement conduire à la mort, dans l'incertitude de l'éternité de ma condition future. [Pascal, Pensées] Pour ne jamais sortir de l'état où vous êtes, vous n'avez qu'à suivre vos penchants, vous prêter à vous-même, vous laisser entraîner mollement au courant. [Massillon, Carême, Fausse conf.] Et toi, qui mollement te livres Au doux sourire du bonheur. [Lamartine, Méditations poétiques]

  • 3Sans grande vigueur. Qu'au reste les veneurs, allant sur leurs brisées, Ne forcent pas le cerf s'il est aux reposées ; Qu'ils prennent connaissance et pressent mollement, Sans le donner aux chiens qu'à mon commandement. [Corneille, Clitandre] Vante un baiser cueilli sur les lèvres d'Iris, Qui mollement résiste.... [Boileau, L'art poétique] Ils agissent mollement dans les choses qui sont de leur devoir. [La Bruyère, XI] L'armée du pape se conduit lâchement, celle de Venise mollement. [Voltaire, Annales de l'Empire depuis Charlemagne] Les personnes dont vous parlez le serviraient peut-être, mais très mollement, et les dévots crieraient et l'emporteraient. [D'alembert, Lett. à Voltaire, 18 juill. 1760]
  • 4D'une manière efféminée. Vivre mollement. Vers le milieu de l'autre siècle, tout ne respirait que cet amour tendre et mollement passionné qui régnait dans la tragédie. [Saint-foix, Ess. Paris, Oeuvr. t. III, p. 385, dans POUGENS] Je n'aurais point, en vers de délices trempés. Et de l'art des plaisirs mollement occupés.... [Chénier, Élégies]
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