mollir
vi (mo-lir)
- 1Devenir mou. Ces fruits commencent à mollir.
- 2Manquer de force, faiblir, fléchir. Ce cheval n'ira pas jusqu'au bout de la course, il commence à mollir.
Prêts à les repousser, les plus hardis mollissent
. [Boileau, Epîtres]Le livre [un Quinault lancé contre le chanoine Évrard] sans vigueur mollit contre sa tête
. [Boileau, Le lutrin]Leur courage mollit dans cet éloignement de leur patrie
. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]Terme de manége. Se dit d'un cheval dont la jambe est faible et qui bronche souvent.
- 3 Terme de marine. Le vent mollit lorsqu'il tombe ou diminue de force ; on le dit aussi d'une grosse mer.
Mollir se dit de l'état de la nage ou vogue, quand elle est moins énergique.
- 4 Fig. Céder trop facilement, ne pas garder de fermeté.
Je ne compatis point à qui dit des sornettes, Et dans l'occasion mollit comme vous faites
. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]C'est à moi à m'humilier, mais non pas à mollir
. [Bossuet, Lett. quiét. 36]Nous verrons que M. Dupin ne fait que mollir en faveur de Nestorius et dissimuler ses erreurs
. [Bossuet, Rem. hist. Conc. II, 6]Si c'était un homme capable de mollir quelquefois sur l'article du devoir....
[Bourdaloue, Pens. t. I, p. 407]Persuadé que, si dans les commencements il mollissait en la moindre chose, tout le monde lui tomberait sur les bras
. [Rollin, Histoire ancienne]Maintenant qu'il [le P. de la Tour] était à la tête du parti [janséniste], tout était perdu s'il mollissait
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Quand l'esprit humain s'est emporté longtemps aux dernières fureurs, il mollit vers la patience et l'indifférence ; on le voit dans chaque particulier et dans les nations entières
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]Il mollissait contre ma résistance
. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]D'autres amis plus fermes, plus jaloux de mon honneur philosophique, m'exhortaient à ne pas mollir
. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants] - 5 vt Terme de marine. Diminuer la raideur d'un câble ou d'une manoeuvre quelconque, en la faisant filer.
Mollir la barre du gouvernail, la rapprocher de l'axe du bâtiment.
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