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négoce

nm (né-go-s')
  • 1Proprement et étymologiquement, il se dit de toute affaire, de toute entremise d'affaires.

    En mauvaise part, il se dit de certaines industries suspectes, soit à cause du péril, soit à cause de la messéance, de la honte qui y est attachée. La contre-bande est un périlleux négoce.

    Faire un vilain négoce, se mêler de quelque chose de honteux.

    Ironiquement. Vous faites là, monsieur, un fort joli négoce. [Dancourt, Enf. de Paris, V, 9]

    Fig. Alors [chez les premiers chrétiens] la piété était véritable, parce qu'elle n'était pas encore devenue un art ; elle n'avait pas encore appris à s'accommoder au monde, ni à servir au négoce des ténèbres. [Bossuet, Sermons]

  • 2Particulièrement, synonyme moins usité de commerce. Se mettre dans le négoce. Faire le négoce. Si c'est quelque chose, messieurs, qui dépende de mon petit négoce, je suis tout prêt à vous rendre service. [Molière, Le médecin malgré lui] Certains particuliers qui, riches du négoce de leurs pères.... [La Bruyère, VII] Son négoce [d'Athènes] fut presque borné à la Grèce et au Pont-Euxin d'où elle tira sa subsistance. [Montesquieu, L'esprit des lois]

    Fig. Si votre corps est une hostie qu'il faut immoler à Dieu, conservez-lui une hostie vivante ; si c'est un talent précieux qui doive profiter entre ses mains, mettez-le de bonne heure dans le négoce, n'attendez pas, pour le lui donner, qu'il faille l'enfouir en terre. [Bossuet, Sermons]

    Aujourd'hui on ne dirait plus, comme Montesquieu, le négoce d'Athènes, mais le commerce d'Athènes ; commerce est réservé pour un État, une nation, un peuple.

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