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nage

nf (na-j')
  • 1Action de nager. La nage est un exercice salutaire. La quantité de graisse dont l'ours est chargé le rend très léger à la nage ; aussi traverse-t-il sans fatigue des fleuves et des lacs. [Buffon, Quadrupèdes]

    On dit plus habituellement natation ; et même l'Académie ne donne nage que dans les locutions à la nage, en nage.

    À la nage, loc. adv. En nageant. [Un potage] D'où les mouches à jeun se sauvaient à la nage. [Régnier, Satires] Il a fait passer le Rhin à la nage par cent maîtres, leur donnant ordre de charger les ennemis en queue. [Pellisson, Lettres historiques] Le petit la Troche a passé des premiers à la nage, on l'a distingué. [Sévigné, 149] Vieux bâtiment usé par tous les flots, Il [le monde] s'engloutit ; sauvons-nous à la nage. [Béranger, Suicide.]

    Se jeter à la nage, se jeter à l'eau pour nager.

    On a dit aussi à nage. De vos ponts commencés abandonnez l'ouvrage ; Français, ce n'est qu'un fleuve, il faut passer à nage. [Corneille, les Vict. du roi en 1672] Les autres se jetèrent à nage dans la rivière. [Charpentier, Éloge d'Agésilas.] Je ne comprends point le passage du Rhin à nage. [Sévigné, 19 juin 1672] C'est là qu'on te voit à nage Fendre les flots écumeux. [Chaulieu, Ode au duc de Vend. 1715] Je l'ai laissé sauvant à nage Sur le rocher du château d'If Sa muse et tout son équipage. [Chaulieu, Sur Chapelle.]

    Par extension. On voit de temps en temps de grandes campagnes où le riz tout vert est à nage. [Choisy, Voir de Siam, p. 384, dans GODEFROY, Lex. de Corn. t. II, p. 67]

  • 2 Terme de marine. Action de ramer, jeu des rames.

    Donner la nage, diriger le canot, ou régler la vitesse de sa marche.

    Bancs de nage, bancs qui servent aux canotiers.

    Tente de nage, toile tendue sur une chaloupe pour abriter les rameurs.

    Bonne de nage, se dit d'une chaloupe facile à manier.

  • 3Partie d'un train de bois de flottage.
  • 4Morceau de bois du bachot où pose la platine de l'aviron, quand l'aviron est au touret.
  • 5 Familièrement. Être en nage, tout en nage, être tout trempé, tout mouillé de sueur. Harpagême revint essoufflé, tout en nage. [La Fontaine, Florentin, 9] Nous sommes venus comme un trait : Emile est tout en nage ; une main chérie daigne lui passer un mouchoir sur les joues. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]

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6Anciennement, se mettre en nage, commencer une navigation. Elle [Calypso] lui dit [à Ulysse] de se mettre en nage jusqu'au port des Phéaques.... il se mit à nage. [Racine, Lexique, éd. P. Mesnard.]

C'est une vieille locution (voir NAGE à l'historique).

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