onéreux, euse
adj. (o-né-reû, reû-z')
- 1Qui est à charge, qui pèse comme un fardeau.
Il est indubitable que plus un état est distingué selon le monde, plus il est onéreux et pénible selon Dieu
. [Bourdaloue, Dim. de la Septuagés. Dominic. t. I, p. 371]Il est très évident que, si tous ces défauts rendent la vente du sel très onéreuse au peuple, ils la rendent encore très pénible en elle-même et sujette à de très grands frais
. [Vauban. Dîme, p. 105]Ils [les brachmanes] considèrent la vie comme une chose onéreuse, attendant avec impatience que leur âme se sépare de leur corps
. [Rollin, Histoire ancienne]La société est fondée sur un avantage mutuel ; mais, lorsqu'elle me devient onéreuse, qui m'empêche d'y renoncer ?
[Montesquieu, Lettres persanes]On est obligé de le peser [le fer] pour payer un droit très onéreux d'environ six livres quinze sous par millier de fonte, ce qui fait plus de dix livres par chaque millier de fer ; c'est le double du salaire de l'ouvrier, auquel on ne paye que cinq livres pour la façon d'un millier de fer
. [Buffon, Minéralogie]Ayant ainsi pris mon parti sur un assujétissement nécessaire, je m'y livrai sans résistance, et le trouvai, du moins la première année, moins onéreux que je ne m'y serais attendu
. [Rousseau, Les confessions]Il n'avait de goût onéreux Qu'une soif un peu vive
. [Béranger, Roi d'Yvetot.] - 2 Terme de jurisprudence. Titre onéreux, celui par lequel on acquiert une chose sous la condition d'acquitter certaines charges.
La femme, même non commune ou séparée de biens, ne peut donner, aliéner, hypothéquer, acquérir à titre gratuit ou onéreux, sans le concours du mari dans l'acte ou son consentement par écrit
. [Code Napoléonien]Fig.
N'envions point à une sorte de gens leurs grandes richesses : ils les ont à titre onéreux, et qui ne nous accommoderait point
. [La Bruyère, VI]
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