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parure

nf (pa-ru-r')
  • 1Ce qui sert à parer. Une vaine parure, inutile à sa peine. [Corneille, Médée] Le Saint-Esprit a voulu descendre dans un dénombrement exact de tous les ornements de la vanité, s'attachant, pour ainsi parler, à suivre par sa vengeance toutes les diverses parures qu'une vaine curiosité a inventées. [Bossuet, Oraisons funèbres] Si les femmes veulent seulement être belles à leurs propres yeux et se plaire à elles-mêmes, elles peuvent sans doute..., dans le choix des ajustements et e la parure, suivre leur goût et leurs caprices. [La Bruyère, III] La même parure qui a autrefois embelli a jeunesse, défigure enfin sa personne, éclaire les défauts de sa vieillesse. [La Bruyère, III] Une trop grande négligence, comme une excessive parure dans les vieillards, multiplient leurs rides, et font mieux voir leur caducité. [La Bruyère, XI] Ces mêmes modes que les hommes suivent si volontiers pour leurs personnes, ils affectent de les négliger dans leurs portraits.... ils leur préfèrent une parure arbitraire, une draperie indifférente. [La Bruyère, XIII] L'inconstance et la légèreté des hommes, qui attachent successivement les agréments et la bienséance à des choses tout opposées, qui emploient pour le comique et pour la mascarade ce qui leur a servi de parure grave et d'ornements les plus sérieux. [La Bruyère, XIII] Vous nous demandez continuellement si user d'un tel artifice de parure est un crime, si tels plaisirs publics sont défendus. [Massillon, Car. Pécheresse.] Ma jeunesse, ma bonne façon, peut-être aussi ma parure l'attendrirent pour moi : quand je parle de parure, c'est que cela n'y nuit pas. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]

    Fig. Vous faites fort bien de donner un habit et une cornette à cette jolie Pauline.... c'est toujours Mlle de Grignan, ce nom est une parure. [Sévigné, 27 déc. 1688] Des carquois, des flèches, des armures, Ornements des guerriers et nos seules parures. [Voltaire, Les Scythes] Vous étiez mes trésors, ma gloire, ma parure. [Chénier M. J. Gracq. I, 5] Seule, sous l'oeil de Dieu, dans sa douleur obscure, Ses maux étaient sa gloire et ses fers sa parure. [Delille, L'imagination]

  • 2Parure de diamants, parure de rubis, etc. garniture de diamants, de rubis, etc. pour servir de parure. Cette croix qui sur vous fut trouvée, Parure de l'enfance, avec soin conservée. [Voltaire, Zaïre]
  • 3Il se dit de la convenance ou ressemblance entre deux ou plusieurs choses. Les attelages des chevaux doivent être d'une même parure. [Richelet] La tapisserie de la chambre et celle de l'alcôve sont de différente parure. [Richelet]

    Fig. Tout est de même parure, se dit, le plus souvent en mauvaise part, de la conduite d'un homme dont toutes les actions se ressemblent, d'un ouvrage où tout est de même caractère. Tout est de même parure dans la conduite de cet homme. [Richelet] Je sais qu'il y a des personnes assez déterminées pour soutenir ce malheureux fatras intitulé roman [la Nouvelle Héloïse].... franchement tout est de même parure, depuis les remontrances et les réquisitoires jusqu'à nos romans et nos comédies. [Voltaire, Correspondance]

  • 4 Terme de lingerie. Une parure, le col et les manches pareilles.
  • 5Ancien terme de marine. Parure d'une galère, nom sous lequel on comprenait les flammes, flammettes, bannières, pavesades et tendelets dont on ornait la galère, principalement les jours de fête et de combat.
  • 6Il se dit, dans plusieurs arts, de ce qui a été retranché avec un outil. La parure du pied d'un cheval.

    Terme de relieur. Ce qui se retranche d'une peau, après que les couvertures sont taillées. L'instrument qui sert à cette opération se nomme couteau à parer. La parure d'une peau. Remettez votre livre en presse entre des ais ; Qu'il y reste le temps qu'on fera la parure. [Lesné, la Reliure, p. 66]

  • 7 Au pl. Rognures pour faire de la colle forte.
  • 8Graisse crue que le boucher reprend au restaurateur et qu'il revend au fondeur pour faire des chandelles.

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PARURE. - ÉTYM. Ajoutez : Parure vient sans doute de parer, comme il est dit dans le Dictionnaire, mais non directement. En effet, la forme ancienne est pareure, qui provient du lat. paratura, lequel est dans Tertullien.

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