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passe-port

nm (pâ-se-por)
  • 1Permission de passer en des lieux où autrement on ne pourrait aller. On le fouille et l'on trouve enfin le passe-port. [Mairet, La mort d'Asdrubal]
  • 2Permission donnée par l'autorité, et garantissant la liberté et la sûreté de ceux qui voyagent. C'était un attentat inouï d'arrêter, sans aucun prétexte, un sujet de Charles-Quint [Servet], qui voyageait sur la foi publique, muni de bons passe-ports. [Voltaire, Correspondance] M. l'abbé de Bernis a bien voulu m'envoyer, de la part du roi, un passe-port dans lequel Sa Majesté me conserve le titre de son gentilhomme ordinaire. [Voltaire, Correspondance] Si vous savez un tel pays [sans gendarmes, maire, procureur du roi, etc.] sur la mappemonde, montrez-le moi et me procurez un passe-port. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Demander ses passe-ports, se dit d'un ambassadeur déclarant qu'il veut se retirer ; cela indique son mécontentement ; c'est un commencement de rupture entre les puissances ; pourtant la guerre n'est pas encore déclarée.

    Fig. Il porte son passe-port avec lui, c'est-à-dire son nom seul, son extérieur seul suffit pour le faire bien accueillir.

  • 3 Terme de marine. Permission donnée par l'État à un bâtiment de commerce, de faire un voyage déterminé. La guerre déclarée avec les Anglais [en 1666] a fait prendre les armes à plusieurs personnes, dont quelques-uns se sont avisés en cette province [Bretagne] d'armer et équiper des vaisseaux sous des passe-ports du sieur duc de Beaufort, sans commission du roi... Registre secret, etc. dans JAL]

    Nom que les marins donnent à leur feuille de congé.

    Sauf conduit délivré à un bâtiment ennemi pour se rendre dans un port désigné.

  • 4Permission que le prince accordait de faire entrer dans ses États, ou d'en faire sortir des meubles, des marchandises, sans payer les droits.
  • 5Fig Ce qui fait passer, accepter quelque chose. Ceux qui reçoivent toutes sortes d'extravagances sous le passe-port des nouveautés. [Naudé, Rosecroix, II, 2] Il [Villebrune] se loue fort de vos honnêtetés ; je crois qu'il avait un bon passe-port, en parlant de moi. [Sévigné, 291] Petits écrits de politique [de Jurieu] qui, sans le secours de l'animosité immodérée contre la France, passe-port assuré présentement pour toutes sortes de livres, bons ou mauvais d'ailleurs, auraient eu très peu d'approbateurs. [Bayle, Lett. à Constant, 26 juill. 690] Je vous remercie bien tendrement, mon cher ami, de tant de bons passe-ports que vous avez donnés à cette philosophie de Newton. [Voltaire, Correspondance] Le peu de charmes de son style servit de passe-port à la hardiesse de ses idées. [D'alembert, Éloges, l'abbé de Saint-Pierre]

    Au pl. Des passe-ports.

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