précaution
nf (pré-kô-sion ; en vers, de quatre syllabes)
- 1Ce qu'on fait par prévoyance, pour éviter un mal.
Borée et le Soleil virent un voyageur Qui s'était muni par bonheur Contre le mauvais temps ; on entrait dans l'automne, Quand la précaution aux voyageurs est bonne
. [La Fontaine, Fables]Il me semble que nous ne serons pas surpris, et que nous avons assez bien pris nos précautions
. [Sévigné, 121]Rien n'est pareil aux précautions de Vauban pour conserver tout le monde
. [Sévigné, 468]La seule précaution contre les attaques de la mort, c'est l'innocence de la vie
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Je ne sortis pas de la journée ; je m'étais purgée par précaution
. [Dancourt, la Désol. des joueuses, sc. 6]Tous les raisonnements que l'on fait sur ces malheureux états du mariage [l'infidélité de la femme] vont à conclure que les précautions sont inutiles avant le mal, et la vengeance odieuse après
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Rien ne prouvait mieux les alarmes que l'excès des précautions
. [Voltaire, Précis du siècle de Louis XV]Ce sont les petites précautions qui conservent les grandes vertus
. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]J'aime mieux craindre sans sujet que de m'exposer sans précaution
. [Beaumarchais, Le barbier de Séville, ou La précaution inutile] - 2Circonspection, ménagement. Se conduire avec précaution.
Tant de précaution commence à me lasser
. [Corneille, Sertorius] - 3 Terme de rhétorique. Toute forme de style par laquelle on cherche à éviter ce qu'il y a de blessant dans ce qu'on va dire. La précaution se rapporte à l'euphémisme, ce n'est pas une figure particulière.
Lecteurs, ne craignez pas de moi des précautions indignes d'un ami de la vérité
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]Précautions oratoires, certains ménagements que prend l'orateur pour se concilier la bienveillance de ses auditeurs.
PROVERBE
Trop de précaution nuit.
- rechercher