préoccupation
nf (pré-o-ku-pa-sion ; en vers, de six syllabes)
- 1 Terme de droit. Action d'occuper antérieurement à un autre.
La préoccupation engendre la propriété
. [Cappeau, Comp. des Alpines, p. 140] - 2État d'une personne dont l'esprit est tout entier occupé d'une opinion préconçue, favorable ou défavorable.
Je sais en quelle estime vous êtes dans son esprit, et combien je devrais craindre la préoccupation en votre faveur
. [Guez de Balzac, Correspondance]La préoccupation, dont le propre est de s'armer particulièrement contre les faits
. [Retz, Mémoires]Cette injuste préoccupation qui nous empêche de goûter ce qui s'éloigne tant soit peu de nos moeurs
. [Huet, De l'orig. des romans, p. 37, dans POUGENS]Notre aveuglement sera sans remède, si nous ne déracinons ces deux maux extrêmes qui nous empêchent de voir : la préoccupation dans l'esprit, et une crainte secrète dans la volonté qui nous fait appréhender la lumière
. [Bossuet, Sermons]Un païen même et un infidèle, examinant sans préoccupation toutes les circonstances de ce miracle, est forcé d'en reconnaître la vérité
. [Bourdaloue, Myst. résurr. de J. C. t. I, p. 328]Cette doctrine nouvelle [de Malebranche] a soulevé tous les gens de bien, et ceux mêmes qui sont les plus exempts de préoccupation contre lui
. [Fénelon, t. III, p. 275]Sans doute, dans le XVIIe siècle, cet éclat même de la civilisation, cette vive et orgueilleuse préoccupation que la France avait d'elle-même....
[Villemain, Littér. franç. XVIIIe siècle, 2e partie, 4e leçon.] - 3État d'un esprit trop occupé d'un objet pour faire attention à un autre.
J'ai cru de loin voir tout à l'heure la marquise ici, et, dans ma préoccupation, je vous ai prise pour elle
. [Marivaux, L'heureux stratagème]Ils ne remarquèrent ni la préoccupation ni la sombre mélancolie de leur malheureuse amie
. [Genlis, Mlle de la Fayette, p. 326, dans POUGENS] - 4Nom que quelques rhéteurs donnent à la figure plus généralement nommée prolepse.
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