prescrire
Il se conjugue comme écrire.
- 1Ordonner, commander. Votre gloire le veut, l'amour vous le prescrit . [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]Dieu, qui a prescrit certains devoirs aux femmes, aux enfants, aux esclaves, en a prescrit d'autres aux maîtres, aux pères, aux maris . [Bossuet, 5e avert. 52]Quel temps à mon exil, quel lieu prescrivez-vous ? [Racine, Phèdre]Tout, s'il est généreux, lui prescrit cette loi . [Racine, Britannicus]Prescrire que. Aristote prescrit que les moeurs doivent être convenables . [Le P. Catrou, dans DESFONTAINES]Prescrire de, avec l'infinitif. Ce hardi suborneur [le faux honneur].... Avant tout aux mortels prescrit de se venger . [Boileau, Satires]Qui nous prescrit à tous d'être justes, de nous aimer les uns les autres, d'être bienfaisants et miséricordieux.... [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]Prescrire un jour, fixer un jour. Je suis prêt à accepter un dîner tout autre jour qu'il vous plaira de me prescrire . [Rousseau, Correspondance]
- 2Il se dit aussi des ordonnances des médecins. Prescrire un émétique, une saignée.
- 3 Terme de jurisprudence. Acquérir par la prescription, ou se libérer par la prescription. Prescrire une dette. Les rois de Syrie en avaient prescrit la possession [de la Judée] contre la famille de David . [Bossuet, 5e avert. 42]On ne peut prescrire le domaine des choses qui ne sont point dans le commerce . [Code Napoléonien]Fig. Détruire, faire oublier comme par une prescription. Vous vous souvenez de cela ; Ce sont égarements que le temps doit prescrire . [Dancourt, Céphale et Procris, I, 7]Neutralement, gagner la prescription. Ceux qui possèdent pour autrui ne prescrivent jamais par quelque laps de temps que ce soit . [Code Napoléonien]Fig. Quelque temps qu'ait duré un schisme, il ne prescrira jamais contre la vérité . [Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte]L'on ne trouvera pas aujourd'hui quatre personnes qui voulussent douter sérieusement que cette coutume [celle des auteurs pseudonymes] ait prescrit contre un point [défense de publier un écrit pseudonyme] qui n'est, dans le fond, qu'un simple règlement de police . Auteurs déguisés, p. 67]Édouard avait pour lui le bon droit, mais le malheur prescrit contre la légitimité . [Chateaubriand, Les quatre Stuarts]
- 4Se prescrire, vpron Être ordonné. L'émétique se prescrit dans ces cas-là.
- 5Se perdre par prescription. La faculté d'accepter ou de répudier une succession se prescrit par le laps de temps requis pour la prescription la plus longue des droits immobiliers . [Code Napoléonien]En un sens contraire, être gagné par la prescription. La noblesse se prescrit par une possession immémoriale . [Richelet]
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