prestige
nm (prè-sti-j')
- 1Illusion attribuée aux sortiléges.
D'un devin suborné les infâmes prestiges
. [Corneille, Oedipe]De là vient qu'on dit que le paganisme roulait non pas sur les prodiges, mais sur les prestiges des démons
. [Fontenelle, Histoire des oracles]Peut-être est-ce un esprit imposteur, qui opère par vous des prestiges à nos yeux
. [Massillon, Carême, Doutes sur la religion]Il ne faut pas que le diable se joue jamais à un savant médecin ; ceux qui connaissent un peu la nature sont fort dangereux pour les faiseurs de prestiges
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Fig.
Macbeth précipité dans le crime par les prestiges de l'ambition
. [Staël, Corinne, ou l'Italie] - 2Illusions produites par des moyens naturels. Les prestiges de la fantasmagorie.
C'est lui qui, dans ces lieux où l'on voit des prestiges, s'ingère de recueillir l'argent de chacun des spectateurs
. [La Bruyère, Théoph. 6]Qui annoncera un concert, un beau salut, un prestige de la foire ?
[La Bruyère, VII] - 3 Fig. Illusion produite sur l'esprit par les productions des lettres et des arts. Les prestiges du théâtre.
Voilà le prestige du rhythme et de l'harmonie
. [Diderot, Salons de peinture]Dans un sens analogue.
Cet homme a du prestige, il exerce une influence qui ressemble à un prestige. Il y avait une bien autre force dans la personne du souverain [dans Napoléon que dans Louis XVI] ; mais il n'y en avait pas davantage [pendant les Cent-Jours] dans le prestige du trône
. [Villemain, Souv. contemp. les Cent-Jours, ch. VIII]
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