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privation

nf (pri-va-sion ; en vers, de quatre syllabes)
  • 1Action de priver d'un avantage, d'un bien qu'on avait ou qu'on devait avoir. La privation de la vue. La privation des droits civils. À combien de choses n'est-on pas obligé de renoncer ? l'âge amène chaque jour une privation. [Voltaire, Correspondance]
  • 2Action de se priver volontairement de quelque chose dont on pourrait jouir. Privation volontaire.

    Au pluriel, il se dit de la privation soit volontaire, soit infligée par les circonstances. Les petites privations s'endurent sans peine, quand le coeur est mieux traité que le corps. [Rousseau, Les rêveries d'un promeneur solitaire] Assez de fortunes ont été amoncelées par l'avarice, en échangeant des privations pour des richesses. [Mirabeau, Collection complète des travaux de M. Mirabeau l'aîné] Chacun alla s'emparer d'une maison commode ou d'un palais somptueux [dans Moscou abandonné], pensant y trouver un bien-être acheté par de si longues et de si excessives privations. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]

    Vivre de privations, manquer des choses nécessaires.

  • 3Absence de quelque chose qui manque. La privation des rudesses me tiendrait bien lieu d'amitié en un besoin. [Sévigné, 6 nov. 1680] Il faut remarquer que la douleur est un mal réel et véritable, et qu'elle n'est pas plus la privation du plaisir que le plaisir n'est la privation de la douleur. [Malebranche, De la Recherche de la vérité] La privation des peines vaut bien l'usage des plaisirs. [Buffon, Quadrupèdes]

    Ancien terme de philosophie aristotélique. Aristote remarque qu'un être, avant d'avoir ses qualités actuelles, en avait d'autres qui constituaient un état privatif de l'état présent ; ainsi du plomb fondu se refroidit et passe à l'état solide ; il ne peut le faire sans perdre l'état liquide qu'il avait d'abord ; c'est-à-dire que la privation de la liquidité est la condition absolue de la solidité.

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