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puer

vi (pu-é)

Je puais, nous puions, vous puiez ; que je pue, que nous puions, que vous puiez ; d'après l'Académie, ce verbe n'a que le présent je pue, l'imparfait je puais, le futur je puerai, le conditionnel je puerais, et il manque des autres temps ; mais on ne voit pas pourquoi on ne se servirait pas du prétérit défini je puai, de l'imparfait du subjonctif que je puasse et des temps composés.

  • 1Exhaler une odeur fétide. Viande qui commence à puer. Ces charognes puèrent longtemps.

    Il pue comme un rat mort, comme un bouc, comme une charogne, comme la peste, se dit d'un homme qui sent très mauvais.

    Fig. et populairement. Cela lui pue, lui pue au nez, il en est dégoûté, rebuté. Les bancs, le séminaire, l'apprentissage de l'épiscopat, toutes ces choses lui puaient horriblement [à l'abbé de Polignac]. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Fig. et familièrement. Il fait tellement parade de son savoir qu'il en pue.

  • 2Activement. Puer l'ail, exhaler une odeur d'ail. Retirez-vous : vous puez le vin à pleine bouche. [Molière, George Dandin]

    Cela pue le musc, l'ambre, la civette, se dit d'une odeur forte et incommode de musc, d'ambre, de civette.

    Fig. ....Ah ! sollicitude à mon oreille est rude ; Il pue étrangement son ancienneté. [Molière, Les femmes savantes] Il se trouve dans les mémoires de Villars des traits dont la hardiesse pue la fausseté. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    PROVERBE

    Paroles ne puent point, ou parole ne pue point, se dit par excuse quand on est obligé de nommer quelque chose de sale.
    Pour Dieu, daignez m'envoyer (paroles ne puent pas) la feuille de l'infâme Fréron contre M. le Brun. [Voltaire, Correspondance]

REMARQUE

Autrefois on disait puer ou puir ; Richelet et Furetière les admettent dans leurs dictionnaires, en disant que ce sont deux verbes défectueux ; que puir n'est point usité à l'infinitif, mais seulement puer, et qu'au présent on conjugue je pus, tu pus, il put. Malherbe a dit : Phlègre qui les reçut [les géants], put encore la foudre Dont ils furent touchés, II, 12 ; Dancourt : La bourgeoisie me put horriblement à l'heure qu'il est, Cur. de Comp. sc. 9 ; Lesage : Tant mieux, s'écria-t-il, l'esprit me put, et je le regarde à l'heure qu'il est comme le présent le plus funeste que le ciel puisse faire à l'homme, Gil Bl. II, 7. Aujourd'hui, puir étant tombé dans l'oubli, cette conjugaison anomale a disparu, et l'on conjugue je pue, tu pues, il pue.

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