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raisonnement

nm (rè-zo-ne-man)
  • 1La faculté ou l'action de raisonner. C'est un homme d'un raisonnement profond, juste, solide. Raisonner est l'emploi de toute ma maison, Et le raisonnement en bannit la raison. [Molière, Les femmes savantes] Ceux qui sont accoutumés à juger par le sentiment ne comprennent rien aux choses de raisonnement. [Pascal, Pensées] C'est en vain que le raisonnement, qui n'y a point de part [à la connaissance des premiers principes], essaye de les combattre. [Pascal, ib. VIII, 6] La foi est un don de Dieu ; ne croyez pas que nous disions que c'est un don de raisonnement. [Pascal, ib. XXV, 40]

    Terme de philosophie. Se dit, en général, d'une opération de l'esprit par laquelle, un jugement ou plusieurs jugements étant donnés, on en fait sortir un autre jugement.

  • 2Enchaînement de divers arguments. C'est un raisonnement bien mauvais que le vôtre. [Corneille, Horace] Pour moi, je ne vois goutte en ce raisonnement. [Corneille, Nicomède] L'animal chargé d'ans, vieux cerf, et de dix cors, En suppose un plus jeune, et l'oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce ; Que de raisonnements pour conserver ses jours ! [La Fontaine, Fables] J'attends que ton raisonnement soit fini. [Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre] Je sais que vous parlez, monsieur, le mieux du monde ; En beaux raisonnements vous abondez toujours. [Molière, Le misanthrope] Je ne viens point, madame, opposer a vos plaintes De faux raisonnements, ou d'injustes contraintes. [Corneille Th. Ariane] Écoutez à ce propos le profond raisonnement non d'un philosophe qui dispute dans une école ; je veux confondre le monde par ceux que le monde révère le plus. [Bossuet, Oraisons funèbres] En vain vous étalez une scène savante ; Vos froids raisonnements ne feront qu'attiédir Un spectateur toujours paresseux d'applaudir. [Boileau, L'art poétique] Il se mit à faire quelques raisonnements sur l'état de ses affaires. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Un syllogisme n'est pas un raisonnement, ce n'est qu'une certaine forme qu'on fait prendre à un raisonnement qu'on a déjà fait. [Condillac, Gramm. Motif des étud. Oeuv. t. V, p. CXXXIX, dans POUGENS.]

    Familièrement. Des raisonnements à perte de vue, des raisonnements vagues, et qui ne concluent rien.

  • 3Paroles, discours. L'ingrat est-il touché de mes empressements ? L'amour même entre-t-il dans ses raisonnements ? [Racine, Bajazet]

    Observation, excuse plus ou moins motivée. Tant de raisonnements offensent ma colère. [Racine, Andromaque]

    Familièrement. Point tant de raisonnements, façon d'exprimer qu'on veut être obéi sans réplique.

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