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• 1Rejeté avec dureté. Éraste : Encore rebuté ? - Gros-Réné : Jamais ambassadeur ne fut moins écouté. [Molière, Le dépit amoureux] Une femme chananéenne et idolâtre lui arrache [à Jésus], pour ainsi dire, quoique rebutée, la guérison de sa fille. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Un amant toujours rebuté par sa maîtresse. [Voltaire, Comm. Corn. Rem. Cinna, III, 1]
• 2Repoussé, dédaigné, en parlant de choses. L'oeil humide de pleurs par l'ingrat rebutés. [Racine, Phèdre]
• 3Mis au rebut. Il en renvoie cinq ou six [navires] à Goa, chargés de marchandises rebutées à Canton. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]
• 4Décourage, dégoûté. Pour M. de Grignan, le voilà rebuté d'écrire pour le reste de sa vie. [Sévigné, 6 oct. 1675] Celui [Alexandre] que les déserts, les fleuves et les montagnes n'étaient pas capables d'arrêter, fut contraint de céder à ses soldats rebutés qui lui demandaient du repos. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Après Pertharite, M. Corneille, rebuté du théâtre, entreprit la traduction en vers de l'Imitation de Jésus-Christ. [Fontenelle, Vie de Corn.]

  Il se dit de troupes que la résistance de l'ennemi dégoûte du combat. Leurs troupes étaient rebutées, mais les officiers y témoignaient une valeur extrême. [Pellisson, Lettres historiques] Tout blessé qu'il était, voyant les troupes du roi rebutées [à la bataille de Chiari], et le maréchal de Villeroi ne donnant point d'ordre, il [Catinat] fit la retraite. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]

  Il se dit des animaux excédés. Nous arrivâmes ici, nos chevaux rebutés, nos gens tout trempés, mon carrosse rompu. [Sévigné, 31 mai 1680]

  Terme de fauconnerie. Oiseau rebuté, qui a perdu son courage et qui ne veut plus voler.

• 5Qui ne veut plus d'une chose. Les faux prophètes cessèrent sous le second temple ; le peuple, rebuté de leurs tromperies, n'était plus en état de les écouter. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Les Juifs rebutés de ces séducteurs qui avaient si souvent causé leur ruine.... [Bossuet, ib. II, 9]