reconduire

• 1Accompagner une personne qui s'en retourne. Nous voilà partis pour me reconduire à mon couvent. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***] Pourquoi ne reconduisiez-vous pas Thérèse chez sa mère ? - Je la reconduisais de l'oeil. [Carmontelle, Prov. posth. Le grand chemin, sc. 4]

  Reconduire un étranger à la frontière, l'expulser du territoire, et le faire conduire à la frontière par la force publique.

• 2Accompagner par civilité jusqu'à la porte une personne qui se retire après une visite. Je vous laisse aller sans vous reconduire ; mais, entre cavaliers, cette liberté est permise. [Molière, Le sicilien, ou L'amour peintre] Qu'un favori s'observe de fort près.... s'il m'écoute plus volontiers, et s'il me reconduit un peu plus loin, je penserai qu'il commence à tomber, et je penserai vrai. [La Bruyère, VIII] Voulez-vous que je vous reconduise ? Il n'est point, à mon sens, de plus haute sottise Que cet usage-là. [Destouches, Homme sing. I, 4]

  Absolument. Les malades ne reconduisent pas. [Molière, Le malade imaginaire] Je vous loue fort que vous ne reconduisiez point ; c'était pour mourir ; que les dames s'en vengent, qu'elles ne vous reconduisent point aussi, et voilà une maudite coutume abolie. [Sévigné, 44]

• 3 Ironiquement. Repousser, expulser en maltraitant. Les ennemis furent reconduits à coups de canon. On dit que M. de Turenne reconduit les ennemis quasi jusque dans leur logis. [Sévigné, 189]