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redoute

nf (re-dou-t')
  • 1Ouvrage de fortification, complétement fermé et ne présentant pas d'angles rentrants (si l'ouvrage présente des angles rentrants, c'est un fort). Redoute carrée. Redoute circulaire. Les ennemis en étaient encore à la première redoute, dont ils n'avaient pu même gagner le fossé. [Pellisson, Lettres historiques] On ne voyait que des hommes et des femmes occupés à mettre à l'abri les meubles et les troupeaux de leurs habitations, à élever des redoutes, à creuser des fossés. [Chateaubriand, Les Natchez] Sur ce sol désolé [à la Moskowa] gisaient trente milliers de cadavres à demi dévorés ; quelques squelettes restés sur l'éboulement de l'une de ces collines dominaient tout ; il semblait que la mort eût établi là son empire ; c'était cette terrible redoute, conquête et tombeau de Caulaincourt. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812] Faites promptement fortifier la gorge de la redoute avec ces chariots. [Mérimée, l'Enlèvement de la redoute.]
  • 2 Autrefois, nom donné à deux grands bateaux joints par de grosses poutres ; les deux bateaux et l'intervalle qui les sépare forment un grand carré environné de balustres ; le pont et l'intérieur portent environ douze cents hommes ; les quatre coins sont garnis de bastions avec des canons ; cet engin sert à traverser les fleuves. [Pellisson, Lettres historiques]
  • 3Il se dit dans quelques villes d'un endroit public où l'on danse, où l'on joue. Les gazetiers ont traduit le mot ridotto par redoute, qui signifie une espèce de fortification ; mais un homme qui sait la langue conservera toujours le mot d'assemblée. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Il y a ce soir à la redoute un grand bal paré et masqué, où toute la ville doit se rendre. [Picard, L'alcade de Molorido]

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3J. J. Rousseau a fait ce mot masculin ; c'est encore un italianisme, comme il y a en a plusieurs dans sa langue : Je n'ai vraiment joué qu'une fois en ma vie, au redoute, à Venise, Lett. à M. de Saint-Germain, 26 fév. 1776.

REMARQUE

Dans le XVIIIe siècle, redoute, au sens de lieu d'assemblée pour danser et jouer, n'était pas encore reçu ; et l'on se servait du mot italien ridotto. Tout allait bien, si ma fortune au jeu ne s'était pas démentie ; mais je perdis au ridotto, en une soirée, 1300 sequins que j'avais amassés. [Cazotte, le Diable amoureux, ch. VII]

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