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relâché, ée

part. passé (re-lâ-ché, chée) de relâcher
  • 1Qui n'est plus tendu. Les cordes du violon relâchées par l'humidité.

    Fig. La main relâchée produit l'indigence ; la main des forts acquiert les richesses. [Sacy, Bible, Prov. de Salomon, X, 4] Les liens de cette discipline dure et austère, qui régnait à Sparte, étaient un peu relâchés [en temps de guerre]. [Rollin, Traité des Études] Il [l'empereur Ferdinand II] commençait à resserrer cette ancienne chaîne qui avait lié l'Italie à l'empire, et qui était relâchée depuis si longtemps. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]

  • 2Qu'on a laissé aller, sortir. Le comte de Bussy fut relâché au bout de dix-huit mois. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]
  • 3 Terme de médecine. Ventre relâché, état où l'on va à la selle plus souvent que d'habitude. Les jaunes d'oeufs durcis et émiettés ne leur sont utiles [aux poussins] qu'autant que ces petits animaux sont relâchés. [Genlis, Maison rust. t. I, p. 313, dans POUGENS]
  • 4Qui est moins sévère dans ses moeurs, moins exact dans l'accomplissement de ses devoirs religieux. Les opinions relâchées plaisent tant aux hommes, qu'il est étrange que les leurs [des jésuites] déplaisent. [Pascal, Pensées] M. de la Rochefoucauld entend sa maxime [qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit] dans le sens relâché que votre philosophie condamne. [Sévigné, 4 mars 1672] Vous donc, docteurs relâchés, puisque l'Évangile est un joug, ne le rendez pas si facile. [Bossuet, Cornet.] Le jugement si réglé avec lequel elle [l'abbesse] a gouverné les dames qui lui étaient confiées, toujours également éloignée et de cette rigueur farouche, et de cette indulgence molle et relâchée. [Bossuet, Oraisons funèbres] Il y a dans le monde des chrétiens relâchés, qui, par une espèce d'hypocrisie, jeûnent sans faire pénitence. [Bourdaloue, Instruct. pour le carême, Exhort. t. II, p. 238] M. Pascal se crut obligé d'employer ce même esprit à combattre un des plus grands abus qui se soit jamais glissé dans l'Église, c'est à savoir la morale relâchée de quantité de casuistes. [Racine, Hist. Port-Royal.] La morale douce et relâchée tombe avec celui qui la prêche. [La Bruyère, XV] Cette orthographe relâchée, Qui m'avilit aux yeux savants. [Lamotte, Odes, t. I, p. 413, dans POUGENS]
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