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roidir ou raidir

vt (roi-dir ou rè-dir. La prononciation rè-dir est aujourd'hui la plus usitée de beaucoup)
  • 1Tendre ou étendre avec force. Roidissez le bras.

    Terme de charpenterie. Raidir un étai, l'amener à une pression propre à soutenir un mur.

  • 2Rendre roide, incapable de mouvement. Lorsque la vieillesse me courbera le dos et me raidira les jarrets. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants] Leurs habits mouillés [dans la retraite de Moscou] se gèlent sur eux ; cette enveloppe de glace saisit leurs corps et raidit tous leurs membres. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]
  • 3 Fig. Rendre ferme, roide. Ce fut [l'intérêt de Mme de Maintenon et d'Harcourt] ce qui les roidit à soutenir Mme des Ursins. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Il [Colomb] avait, comme tous ceux qui forment des projets extraordinaires, cet enthousiasme qui les roidit contre les jugements de l'ignorance. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]
  • 4 vi Devenir roide. Le linge mouillé roidit par la gelée.

    Fig. Gauche, mal à l'aise, souffrant dès 89 sous les risées de la Constituante, il [Robespierre] avait raidi de haine, et s'était comme dressé sous l'applaudissement du peuple. [Michelet, Hist. Révol. IX, 4]

  • 5Se roidir, vpron Devenir roide. Le linge mouillé se roidit par la gelée. Ses bras se roidissent, la pâleur de la mort couvre son front. [Genlis, Ad. et Th. t. II, p. 50, dans POUGENS]

    Se tenir roide. Faisons comme les enfants et les ivrognes, qui ne se cassent jamais ni jambes ni bras quand ils tombent, parce qu'ils ne se roidissent pas pour ne pas tomber. [Rousseau, Correspondance] Pour m'arrêter je me roidis ; Mais le tourbillon me dit : passe. [Béranger, Juif errant.]

    Se dit d'un cheval qui, par fantaisie, refuse d'avancer.

  • 6 Fig. Tenir ferme, ne vouloir point se relâcher. L'âme doit se roidir plus elle est menacée. [Corneille, Médée] Il faut avouer que la religion a quelque chose d'étonnant ; c'est parce que vous y êtes né, dira-t-on ; tant s'en faut, je me roidis contre par cette raison-là même, de peur que cette prévention ne me suborne. [Pascal, Pensées] Mais, ma chère bonne, il y a des extrémités où l'on romprait tout, si l'on voulait se raidir contre la nécessité. [Sévigné, 15 nov. 1684] Je viens.... vous faire admirer un homme qui ne se détourna jamais de ses devoirs ; qui, pour maintenir la raison, se roidit contre la coutume. [Fléchier, Oraisons funèbres] S'il survient un grand événement, il [le diplomate] se roidit ou il se relâche selon qu'il lui est utile ou préjudiciable. [La Bruyère, X.] Il faut.... que nous nous roidissions sans relâche contre nous-mêmes. [Massillon, Carême, Tiéd. 2] Le roi s'était roidi à n'excepter aucun de ceux qui entraient dans le service, de passer une année dans une de ses deux compagnies de mousquetaires. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Le cardinal Mazarin, qui ne se raidissait pas contre les difficultés comme Richelieu. [Voltaire, Histoire du parlement de Paris]

    Avec ellipse du pronom personnel. Quelle est votre pensée, et quel bourru transport Contre vos propres voeux vous fait roidir si fort ? [Molière, Le dépit amoureux]

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