roturier, ière
adj. (ro-tu rié, riè-r')
- 1Qui n'est pas noble. Homme roturier. Femme roturière. Biens roturiers.
Le diable cependant doit être roturier
. [Hauteroche, Le deuil]L'on a trouvé le moyen de distinguer les naissances illustres d'avec les naissances viles et vulgaires, et de mettre une différence infinie entre le sang noble et le roturier, comme s'il n'avait pas les mêmes qualités, et n'était pas composé des mêmes éléments
. [Bossuet, Gornay.]Fig.
Qu'on ne méprise plus la pauvreté et qu'on ne la traite plus de roturière ; il est vrai qu'elle était de la lie du peuple ; mais le roi de gloire l'ayant épousée, il l'a ennoblie par cette alliance
. [Bossuet, Sermons] - 2Qui appartient à la roture.
Gardez votre petite réflexion roturière, et servez-nous, si vous voulez être de nos amis
. [Marivaux, Les fausses confidences]Les vrais gentilshommes ce sont les honnêtes gens, il n'y a que le vice de roturier
. [Boissy, Français à Lond. 8]Des vertus roturières, L'égalité d'humeur, la modeste bonté
. [Lanoue, Coquette corr. III, 3]Qu'il [le drapeau tricolore] prouve encore aux oppresseurs Combien la gloire est roturière
. [Béranger, V, drap.] - 3Qui tient du roturier, qui est grossier (emploi vieilli). Cet homme a l'air roturier. Des façons roturières.
- 4 nm et f Un roturier, une roturière.
Toutes les personnes qui habitent le royaume sont ou gens d'épée, ou de robe longue ou courte, ou roturiers
. [Vauban, Dîme, p. 67]Les roturiers sont ou bourgeois vivant de leurs biens et de leurs charges quand ils en ont, ou marchands, ou artisans, ou laboureurs, ou manouvriers et gens de journée
. [Vauban, ib. p. 67]Ceux qui n'ont eu pour père ni échevin, ni conseiller, ni homme anobli, ont été désignés par des noms qui sont devenus des outrages ; ce sont les noms de vilain et de roturier
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]
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