ruminer
- 1Opérer la rumination. Les boeufs ruminent ce qu'ils ont mangé.
Fig.
Il y a compensation à tout : si mes plaisirs sont rares et courts, je les goûte aussi plus vivement, quand ils viennent, que s'ils m'étaient plus familiers ; je les rumine, pour ainsi dire, par de fréquents souvenirs
. [Rousseau, Les rêveries d'un promeneur solitaire]Absolument.
Vous mangerez de tous les animaux qui ont la corne divisée en deux et qui ruminent ; mais vous ne devez point manger de ceux qui ruminent et dont la corne n'est point fendue
. [Sacy, Bible, Deutéron. XIV, 6]Le pourceau aussi vous sera impur, parce qu'encore qu'il ait la corne fendue, il ne rumine point
. [Sacy, ib. XIV, 8] - 2 Fig. et familièrement. Penser et repenser à une chose.
Le boeuf vint à pas lents ; Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête, Il dit que du labeur des ans Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants
. [La Fontaine, Fables]Les manichéens.... inféraient qu'il y avait un principe commun de tout mal, un souverain mal, pour ainsi parler, un dieu méchant dont tout le plaisir est de nuire, ruminant toujours en soi-même quelque dessein tragique et funeste
. [Bossuet, Sermons]ruminez en vos esprits ce petit mot d'Origène : ne croyez pas qu'il suffise de s'être renouvelé une fois, il faut renouveler la nouveauté même
. [Bossuet, Sermons]Si vous êtes à Fontainebleau, mon cher ange, je vous prie de ruminer tout cela dans votre tête très sage, et de le confier à votre bon coeur
. [Voltaire, Correspondance]Neutralement.
Il avait dans la terre une somme enfouie, Son coeur avec, n'ayant d'autre déduit Que d'y ruminer jour et nuit
. [La Fontaine, Fables]Et quoique là-dessus je rumine sans fin
. [Molière, Le dépit amoureux]Pensif et arrêté sur mon cheval, je ruminais sur un fait si singulier
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Absolument.
Je crains quelque révolte en son âme agitée ; Le voilà qui rumine
. [Mairet, Sophonisbe]Qu'as-tu à ruminer ?
[Molière, L'avare]
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