réaction
nf (ré-a-ksion ; en vers, de quatre syllabes)
- 1 Terme de physique. Action opposée à une autre ; résistance active à un effort quelconque. C'est par réaction que le corps élastique comprimé rebondit à la hauteur d'où il est tombé, et qu'un corps choqué frappe un autre corps avec le même intensité qu'il a été frappé lui-même.
Il faut faire attention à ce principe certain, que la réaction est égale à la résistance que trouve l'action, ou qu'un corps qui en choque un autre, souffre dans ses parties la même compression qu'il produit dans l'autre
. [Malebranche, De la Recherche de la vérité]C'est une loi générale de la nature, que la réaction est égale et contraire à l'action
. [Laplace, Expos. IV, 1] - 2Effort qui est suscité, en retour, par une action.
Dans les mouvements physiques, l'action est toujours suivie d'une réaction
. [Montesquieu, L'esprit des lois]L'action de ce feu [le feu central] est si grande, la force de l'explosion est si violente, qu'elle produit, par sa réaction, des secousses assez fortes pour ébranler et faire trembler la terre
. [Buffon, Histoire naturelle générale et particulière]Fig.
C'est une des réactions de la justice universelle qui gouverne le monde
. [Bernardin de Saint-pierre, Paul et Virginie] - 3 Terme d'équitation. La secousse plus ou moins forte que le cheval en action fait éprouver au cavalier qui le monte. Réactions douces. Réactions dures.
- 4 Terme de chimie. La manifestation des caractères distinctifs d'un corps, provoquée par l'action d'un autre corps.
Phénomènes entre des corps agissant les uns sur les autres.
Les réactions générales qui ont lieu entre les métaux et les acides
. [Fourcroy, Conn. chim. t. I, p. CX.] - 5En physiologie et en pathologie, l'action organique qui tend à contre-balancer l'influence de l'agent morbifique par lequel elle a été occasionnée.
Quelquefois aussi l'action par laquelle un organe irrité détermine l'activité normale ou morbide d'un autre organe qu'on dit alors irrité sympathiquement.
- 6En science sociale, action contraire suscitée par une action antécédente.
Il en est [des parties d'un État] comme des parties de cet univers, éternellement liées par l'action des unes et la réaction des autres
. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence]Il y a entre les puissances européennes une action et une réaction qui, sans les déplacer tout à fait, les tient dans une agitation continuelle
. [Rousseau, Paix perp.] - 7Il se dit de l'ensemble des actes d'un parti opprimé qui devient le plus fort.
Plus particulièrement, le parti conservateur considéré comme s'opposant à l'action de la révolution. Après la chute de Robespierre, la réaction royaliste fut très violente dans le midi de la France.
- rechercher