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sermon

nm (sèr-mon)
  • 1Discours chrétien qui se prononce en chaire, pour annoncer et expliquer la parole de Dieu et pour exciter à la pratique de la vertu. Il y a beaucoup de gens qui entendent le sermon de la même manière qu'ils entendent vêpres. [Pascal, Pensées] Vous êtes aussi charmé de l'esprit, de la bonté, de l'agrément et de la facilité du P. Bourdaloue dans la vie civile et commune, que charmé et enchanté de ses sermons. [Sévigné, à Moulceau, 3 avril 1686] Les sermons du P. Bourgoing n'étaient pas le fruit d'une étude lente et tardive, mais d'une céleste ferveur. [Bossuet, Oraisons funèbres] Ce dernier et célèbre sermon où il [Grégoire de Nazianze] rendit compte de son administration et de sa conduite. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand] Avant lui Juvénal avait dit en latin Qu'on est assis à l'aise aux sermons de Cotin. [Boileau, Satires] Cotin, à ses sermons traînant toute la terre, Fend des flots d'auditeurs pour aller à sa chaire. [Boileau, ib.] Un sermon où les applications de l'Écriture sont fausses, où une histoire profane est rapportée d'une manière froide et puérile, où l'on voit régner partout une affectation de bel esprit, est-il bon ? [Fénelon, Dial. sur l'éloq. I] Il y a quelque temps que je m'endormis à un sermon : vous savez que le sommeil surprend aux sermons de l'après-midi. [Fénelon, ib. II] Projet pour rendre les sermons plus utiles, Titre d'un ouvrage de l'abbé de St-Pierre. Un sermon en France est une longue déclamation scrupuleusement divisée en trois points, et récitée avec enthousiasme ; en Angleterre, un sermon est une dissertation solide et quelquefois sèche qu'un homme lit au peuple sans geste et sans aucun éclat de voix. [Voltaire, Ess. poés. ép. I] Les sermons qu'on a imprimés de lui [de Bossuet], restes d'une multitude immense, car jamais il ne prêcha deux fois le même, sont plutôt les esquisses d'un grand maître que des tableaux terminés. [D'alembert, Éloges, Bossuet]

    Par extension. Je me contente des Évangiles expliqués de M. le Tourneux : ce sont les vrais sermons ; c'est la vanité des hommes qui les a chargés de tout ce qui les compose présentement. [Sévigné, 19 fév. 1690]

  • 2 Familièrement. Remontrance ennuyeuse et importune. Jeanne, ce temps pendant, me faisait un sermon. [Régnier, Satires] Et vous lui fait un beau sermon Pour l'exhorter à patience. [La Fontaine, Fables] Comment, ma fille, j'ai donc fait un sermon sans y penser ? [Sévigné, 433] Sa nourrice [de Phèdre, dans Racine] lui fait un sermon fort chrétien Contre l'affreux dessein d'attenter à soi-même. [Deshoul. Poésies, t. II, p. 119] Ne lui faisant point de sermons, se mettant toujours à sa portée. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]
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