serpenter

• 1Avoir un cours tortueux, une direction tortueuse. Et des ruisseaux de lait serpentaient dans les plaines. [Boileau, Epîtres] Après avoir traversé l'Éthiopie en serpentant beaucoup, il [le Nil] se rend enfin en Égypte. [Rollin, Histoire ancienne] Il souffla, et il sortit de sa bouche une vapeur violette qui descendit en serpentant comme un feu d'artifice, et se répandit sur la table de dona Thomasa. [Lesage, Le diable boiteux] .... Près de ces bords fleuris, Où la Seine serpente en fuyant de Paris. [Voltaire, La Henriade] Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles. [Gilbert, Le XVIIIe siècle] Suivant les détours d'un chemin qui montait toujours en serpentant. [Bernardin de Saint-pierre, l'Arcadie, II] Il vient de toi ce cachet où le lierre Serpente en or, symbole ingénieux. [Béranger, Cachet.] Que je voie.... Les étoiles des chars se croiser dans les rues, Et serpenter le peuple en l'étroit carrefour. [Hugo, Les orientales]

  Fig. Le Laocoon souffre, il ne grimace pas ; cependant la douleur cruelle serpente depuis l'extrémité de son orteil jusqu'au sommet de sa tête. [Diderot, Pensées sur la peinture] Les mots [de la période], par de fréquentes inversions, semblèrent serpenter dans l'espace qui leur était assigné. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]

  Fig. Faire serpenter, faire glisser à travers. Faire serpenter dans toute la pièce un personnage ami de toute la famille. [Grimm, Corresp. t. II, p. 71]

  Terme de manége. Conduire un cheval en traçant une piste tournée en ondes.

  Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

• 2 vt Terme de marine. Établir un serpenteau.