sinon
conj. (si-non)
- 1Autrement, faute de quoi, sans quoi. Que la fortune soit sans reproche, j'accepte ses faveurs ; sinon, je les refuse.
Sinon, j'en jure encore, et ne t'écoute plus, Son trépas dès demain punira ses refus
. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] - 2Si ce n'est.
Qu'est-ce que solliciter un juge, sinon douter de sa probité ? Je ne dirai rien de la philosophie, sinon que, voyant qu'elle a été cultivée par les plus excellents esprits qui aient vécu depuis plusieurs siècles, et que néanmoins il ne s'y trouve aucune chose dont on ne dispute, je n'avais point assez de présomption pour espérer d'y rencontrer mieux que les autres
. [Descartes, Discours de la méthode]Ce qui me contentait le plus de cette méthode était que par elle j'étais assuré d'user en tout de ma raison, sinon parfaitement, au moins le mieux qu'il fût en mon pouvoir
. [Descartes, ib. II, 13]Sinon que je n'ai pas envie de m'arrêter, j'ajouterais....
[Descartes, Météor. 3]Et l'un et l'autre enfin ne sont que même chose ; Sinon, qu'étant trahi je mourais malheureux, Et que, m'offrant pour toi, je mourrai généreux
. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient]Cette montagne mystérieuse où [Jésus], ne daignant parler aux riches sinon pour foudroyer leur orgueil....
[Bossuet, Sermons]Qui peut de vos desseins révéler le mystère, Sinon quelques amis engagés à se taire ?
[Racine, Bajazet]Vous qui, sinon pour moi, du moins pour votre gloire, Deviez de cet esclave étouffer la mémoire
. [Voltaire, Alzire, ou Les américains]Sinon, avec de explétif devant un infinitif.
Après quoi il ne me reste plus autre chose à faire, sinon de m'écrier avec le prophète....
[Bossuet, Sermons]Pour être heureux, que faut-il, sinon de ne rien désirer ?
[Buffon, Morc. choisis, p. 68]
REMARQUE
On met quelquefois ou devant sinon : Obéis à l'instant, ou sinon tu seras châtié. Des grammairiens ont blâmé cet ou, qui en effet est pléonastique, mais n'a rien de choquant.
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