soit
adv. (soi ; le t se lie : soi-t avec lui, soi-t avec nous ; certains font sentir le t, quand soit est isolé, cela ne vaut rien)
- 1Que cela soit, j'y consens, voir ÊTRE 1, au n° 15.
Ainsi soit-il, voir ÊTRE 1, au n° 15.
- 2Conjonction exprimant une alternative.
Soit une vérité, soit un conte, n'importe
. [Corneille, Andromède]Soit qu'il soit fidèle, soit qu'il ne le soit pas, elle [l'Église] le considère toujours, ou comme étant l'un de ses enfants, ou comme étant capable de l'être
. [Pascal, Les provinciales]Soit que je fusse manichéen, soit que je fusse catholique, soit que je ne fusse rien du tout, ma raison me disait que je n'étais pas ce que je devais être
. [Bourdaloue, Jugem. dern. 1er avent, p. 76]N'en doutez point, seigneur, soit raison, soit caprice, Rome ne l'attend pas pour son impératrice
. [Racine, Bérénice] - 3On emploie aussi ou, au lieu de répéter soit.
Soit qu'ils se trompent ou non dans cette supposition
. [Pascal, Les provinciales]Hérodote avait promis une histoire particulière des Assyriens, que nous n'avons pas, soit qu'elle ait été perdue, ou qu'il n'ait pas eu le temps de la faire
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]La mort, soit qu'elle ait été sainte ou criminelle
. [Bourdaloue, Carême, II, Prépar. à la mort, 409]Soit dans l'ordre de la nature ou dans l'ordre de la grâce
. [Bourdaloue, Carême, III, Parole de Dieu, 2]Soit que je vous regarde ou que je l'envisage, Partout du désespoir je rencontre l'image
. [Racine, Bérénice]Et, soit frayeur encore, ou pour me caresser, De ses bras innocents je me sentis presser
. [Racine, Athalie]Soit qu'il parle ou qu'il écrive
. [La Bruyère, V]Ainsi, soit que nous considérions l'éclat ou l'esprit de son ministère [de Jésus-Christ]....
[Massillon, Avent, Divinité de J. C.] - 4En supposant. Soit quatre à multiplier par six.
- 5C'est-à-dire, à savoir. Un capital d'environ quatre cent mille florins, soit un million de livres italiennes.
- 6Tant soit peu, voir TANT.
REMARQUE
1. Soit que veut le subjonctif.
2. Les grammairiens ne veulent pas qu'on mette ou devant soit : Soit qu'il l'accorde, ou soit qu'il le refuse, est mauvais suivant eux ; ils veulent qu'on dise : Soit qu'il l'accorde, soit qu'il le refuse, ou bien : soit qu'il l'accorde ou qu'il le refuse. Cette prescription était inconnue au XVIe siècle ; et, de fait, ou n'est qu'un pléonasme qui ne mérite pas condamnation.
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7Soit ou non, que la chose soit ou ne soit pas.
Soit ou non que l'exportation de ces produits ait lieu à la décharge des taxes intérieures, le service doit veiller à ce que les dispositions relatives à la circulation aient été observées. Douanes, Tarif de 1877, p. XCV]
Peuvent être réadmises, quelle qu'en soit la nature, et soit ou non qu'elles portent des marques de fabrique, les marchandises françaises qui ont été expédiées à l'étranger par erreur. ib. p. CXV]
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