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suicide

nm (su-i-si-d')
  • 1Action de celui qui se tue lui-même. L'abbé de Saint-Cyran, le patriarche des jansénistes, autrefois homme célèbre pour un peu de temps, écrivait, en 1608, un livre en faveur du suicide. [Voltaire, Pol. et lég. Prix just. et humanité, 5] On se donne beaucoup, dans ce pays-là [Genève], le passe-temps de se tuer ; voilà quatre suicides en six semaines. [Voltaire, Correspondance] Je crois, proportion gardée, qu'il y a plus de suicides à Genève qu'à Londres. [Voltaire, Correspondance] Le désordre des finances et le changement de la constitution de l'État répandirent une consternation générale ; un grand nombre de suicides dans ce royaume, un plus grand nombre dans la capitale sont de tristes preuves de cette consternation. [Helvétius, Oeuvr. complètes, Londres 1781, p. 105] Il a exposé la doctrine des stoïciens, dont le suicide était un des points fondamentaux. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque] Le suicide enfin, raisonnant ses fureurs, Atteste par le sang le désordre des moeurs. [Gilbert, Mon apologie] Une variété de mélancolie caractérisée par un penchant violent au suicide, sans aucune cause connue. [Pinel, Instit. Mém. scienc. 1807, 1re sem. p. 190] Mais lorsque, grandissant sous le ciel attristé, L'aveugle suicide étend son aile sombre. [Hugo, Les chants du crépuscule]

    Fig. Espèce de spleen littéraire [les Nuits d'Young], qui pourrait finir par le suicide du talent. [Villem. Litt. française, XVIIIe siècle, 2e part. 2e leç.]

    Fig. C'est un suicide, se dit d'une action, d'une démarche qui ruine les affaires de celui-là même qui la fait.

  • 2Celui qui se tue lui-même. Les suicides, qui ont dédaigné la noble nature de l'homme, ont rétrogradé vers la plante, ils sont transformés [dans l'Enfer de Dante] en arbres rachitiques qui croissent dans un sable brûlant. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

REMARQUE

Ce mot est pour la première fois dans l'édition de l'Académie de 1762 et dans Richelet de 1759 ; auparavant on disait homicide de soi-même. On dit que ce mot a été employé pour la première fois par Desfontaines au XVIIIe siècle. On dit aussi qu'il vient des Anglais ; mais cela n'est pas probable, car la forme en est française et non pas anglaise.

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3 Adj. Qui a rapport au suicide. Il est inutile de rappeler ici les vieilles histoires bien connues de l'épidémie suicide des filles de Milet... [Bouchut, Journ. offic. 12 avril 1874, p. 2697, 3e col.] Ce qu'on sait des épidémies convulsives, choréiques, suicides et homicides, atteste que... [Bouchut, ib. p. 2698, 2e col.]
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