sénat
nm (sé-na ; le t ne se lie pas dans la conversation)	 
- 1Conseil perpétuel de Rome, établi par les rois et aboli par Justinien. Romains, et vous sénat assis pour m'écouter.... [La Fontaine, Fables]Le sénat se défendait [contre les entreprises démocratiques] par sa sagesse, sa justice et l'amour qu'il inspirait pour la patrie.... [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence]Cinéas, ambassadeur de Pyrrhus, interrogé sur le sénat romain, répondit que tous ceux qui composaient cette auguste assemblée lui avaient paru autant de rois . [Bouchaud, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. III, p. 193]Mais que sont désormais les pères de l'État ? Un fantôme avili qu'on appelle sénat . [Chénier M. J. Tibère. V, 2]
- 2 Par analogie. Le premier corps politique d'un État. Le sénat des États-Unis. L'ancien sénat de Venise, de Gênes. Il [le peuple] a besoin, comme les monarques et même plus qu'eux, d'être conduit par un conseil ou sénat ; mais, pour qu'il y ait confiance, il faut qu'il en élise les membres . [Montesquieu, L'esprit des lois]Dans un sénat fait pour être la règle, et, pour ainsi dire, le dépôt des moeurs, les sénateurs doivent être élus pour la vie : dans un sénat fait pour préparer les affaires, les sénateurs peuvent changer . [Montesquieu, ib. V, 7]Sénat conservateur, corps créé en France par la constitution de l'an VIII, et qui a été rétabli par le second empire. Un signe était un ordre pour le sénat, qui toujours faisait plus qu'on ne désirait de lui . [Napoléon, Proclamation du 5 avril 1814]
- 3Lieu où le sénat s'assemble. César fut tué en plein sénat.
- 4On a donné aux anciens parlements le nom de sénat. Dieu disposa lui-même par une heureuse naissance M. de Lamoignon à exercer ses jugements dans le plus auguste sénat du monde . [Fléchier, Oraisons funèbres]
- 5Dans quelques pays, assemblée des personnes dont est composé un tribunal qui juge en dernier ressort. C'est ainsi qu'on disait le sénat de Chambéry ; le sénat de Nice.
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SÉNAT. - HIST. XIIe s. Ajoutez : Onquore esteit assez matins, Quant li conciles rassenbla Et que toz li senez josta
. [Benoit de Sainte-more, Roman de Troie, V. 25228]
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