tiédeur
nf (tié-deur)
- 1Qualité de ce qui est tiède. La tiédeur de l'eau.
Par extension.
L'air soufflait des soupirs, il apportait des nues Des tiédeurs, des odeurs, des langueurs inconnues
. [Lamartine, Jocelyn] - 2 Fig. Nonchalance, marque d'activité, d'ardeur, de ferveur.
Les passions de la jeunesse ne sont guère plus opposées au sa lut que la tiédeur des vieilles gens
. [La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales]Une lâche tiédeur s'empara des courages
. [Boileau, Le lutrin]L'amitié a ses moments de tiédeur comme la dévotion
. [Mme de Puisieux, Ridic. à la mode, p. 186, dans POUGENS]Le talent singulier qu'elle [Mme de St-Julien] a d'animer la tiédeur des ministres, et de les intéresser à faire du bien
. [Voltaire, Correspondance]Vous nous reprochez de la tiédeur ; mais je crois vous l'avoir déjà dit, la crainte des fagots est très rafraîchissante
. [D'alembert, Lett.]À Voltaire, 31 juillet 1762 Je te vomirai, dit l'Écriture, en parlant à la tiédeur ; j'en dirais autant en parlant à la médiocrité je ne sais comment le mauvais choque moins que le médiocre continu
. [J. de Maistre, cité par SAINTE-BEUVE, Port-Royal, III, 14]Au pl. Actes de tiédeur.
Que d'infidélités dans tout le cours de ma vie que de tiédeurs et de lâchetés !
[Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 449]Objet infortuné de ses tristes tiédeurs, Je dévore en secret mes soupirs et mes pleurs
. [Lamotte, Inès, II, 1]
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TIÉDEUR. - HIST. Ajoutez :
XVIe s. Mais quel pouvoir peut estre tel qu'il rende L'air et la terre en concorde si grande ? Et qu'un soleil donne si grand' tiedeur Sur ces sommetz ouvers à la froideur ?
[Jacques Peletier Du Mans, la Savoye (1572), Chambéry, 1856, p. 297]
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