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tournure

nf (tour-nu-r')
  • 1Ce qui tombe quand on façonne un objet au tour. L'oxyde de cuivre étant mêlé de tournure de ce métal. [Sérullas, Instit. Mém. Acad. scienc. t. XI, p. 193]
  • 2La forme donnée au fer à cheval pour qu'il s'ajuste sur le pied en en suivant les contours.
  • 3 Terme de cuisine. Bande que le cuisinier ou le confiseur détache de la surface d'un légume ou d'un fruit
  • 4 Fig. Manière dont une personne est tournée, taille, habitude de corps. Voilà un soldat d'une bonne tournure ; locution de la cour. [De Caillères, 1690] Il y a de certaines tournures d'hommes qu'on n'oublie point. [Marivaux, L'épreuve] Il est véritablement d'une fort jolie tournure. [Genlis, Ad. et Th. t. II, p. 161] Que t'en semble ? quelle tournure ? Ils sont bien généreux vraiment De montrer gratis des figures Qu'on irait voir pour de l'argent. [Scribe Et Germ. Delavigne, Somnambule, I, 9]
  • 5 Fig. Manière de tourner. de présenter les choses. Il est vrai, dit le jeune comte, qui revenait de l'armée, qu'ils donnent à tout ce qu'ils disent des tournures admirables.... je sais qu'on dit fort bien : M. un tel a l'esprit bien ou mal tourné, et que c'est une façon de parler que l'usage a appliquée, dans un sens figuré, aux choses spirituelles ; mais cela ne conclut pas qu'on puisse se servir du terme de tournure dans le même sens ; la tournure est un terme de mécanique qui ne signifie autre chose que l'action, l'ouvrage des tourneurs ; ainsi je suis d'avis qu'on le rende à ce métier, et qu'on cesse de lui faire un vol qui me paraît plus propre à avilir notre langue qu'à l'enrichir. [Caillères, Mots à la mode, Convers. 1re.] Je sais la tournure qu'il faut donner à ce qui vient d'arriver. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]

    Manière dont les choses se présentent. Je vis la tournure et le ton que prenait la plaisanterie. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants] L'affaire prit une mauvaise tournure. [Genlis, Veillées du château t. I, p. 533, dans POUGENS]

    Malgré la condamnation de Caillères, tournure s'est établi en ce sens.

  • 6 Fig. Manière d'être en parlant de l'esprit. Son esprit est d'une agréable tournure. Je fis part de mon projet à mon amie ; elle avait aussi une tournure d'esprit romanesque. [Genlis, Mères riv. t. III, p. 255, dans POUGENS]

    Tournure d'esprit a été blâmé par BOUHOURS, Nouv. remarques (ce qui n'a pas empêché le mot de réussir) : " Il y en a qui disent tournure d'esprit. Il faut laisser ce langage aux précieux et aux précieuses. Ce mot est venu trop tard pour réussir. à quoi bon dire tournure quand nous avons tour ? "

  • 7Il se dit de l'arrangement des mots. Tournure de phrase. Cette tournure est élégante. La tournure d'un vers.
  • 8Bande d'étoffe raide ou empesée que les femmes mettent autour de leurs reins, pour faire bouffer la robe à cet endroit. Cette dame a mis trop de tournure.

    Fig. Chacun [hommes de lettres prenant un pseudonyme] arrangeait un peu son nom, pour lui donner plus de tournure. [Th. Gautier, dans le Bien public, 10 mars 1872]

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9Action de façonner au tour. Autrefois, l'industrie des bronzes, à Paris, était constituée par ateliers d'ensemble, dans lesquels s'exécutaient le moulage, la fonte, la tournure, la monture, la ciselure, la dorure. [Enquête, Traité de commerce avec l'Angleterre]
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