trémousser
vt (tré-mou-sé)
- 1Trémousser quelqu'un, lui donner du mouvement, de l'activité.
Cette voiture [un carrosse belge] est spécifique, Pour trémousser et secouer Un bourguemestre apoplectique ; Mais certe il fut fait pour rouer Un petit Français très étique, Tel que je suis, sans me louer
. [Voltaire, Correspondance] - 2 vi Il se dit des oiseaux qui se donnent du mouvement. Un moineau trémousse sans cesse dans sa cage.
Par extension.
Maître AEéas en trémoussa, Sans dire ce qu'il en pensa
. [Scarron, Virgile travesti]J'ai bien à leur parler d'autre chose [à ses anges, M. et Mme d'Argental], et voici sur quoi je supplie leurs ailes de trémousser beaucoup
. [Voltaire, Correspondance] - 3Se trémousser, vpron Se remuer, s'agiter d'un mouvement vif et irrégulier.
Voilà qui n'est point sot, et ces gens-là [des danseurs] se trémoussent bien
. [Molière, Le bourgeois gentilhomme]Pendant que je le coiffais [un enfant], il chantait, il battait la mesure, il se trémoussait
. [Genlis, Théât. d'éduc. Bal d'enfants, I, 2] - 4 Fig. et familièrement. Faire des démarches, se donner beaucoup de mouvement pour le succès d'une affaire.
Les vieux docteurs se trémoussèrent là-dessus [la suppression d'un droit], et présentèrent requête, dont ils furent déboutés
. [Patin, Lettres choisies]Voyez, informez-vous ; que votre amitié se trémousse un peu
. [Voltaire, Correspondance]On sait que Molière, excédé des mauvaises plaisanteries de Boileau et de Racine sur la Fontaine, dit un jour : Nos beaux esprits ont beau se trémousser, ils n'effaceront pas le bonhomme
. [Duclos, Oeuv. t. X, p. 83]Avec ellipse du pronom réfléchi.
Je vous assure que je serai si attentive à vos intérêts, que, s'il se présente une bonne occasion, vous me verrez bien trémousser, et peut-être vous être bonne à quelque chose
. [Bussy-rabutin, Lett. t. III, p. 100, dans POUGENS]
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