Bienfaiteur est un de ces mots composés qui portent avec eux leur définition ; le bienfaiteur est celui qui fait du bien.... mais tous les bienfaits ne partent pas de la bienfaisance |
Considérations sur les moeurs, ch. XVI |
bienfaisance |
Le Français n'a point d'âge mûr, et passe de la jeunesse à la caducité |
Considér. sur les moeurs, V, ch. 1 |
caducité |
Nous n'avons point de cas en français ; nous nommons l'objet de notre pensée ; et les rapports sont marqués par des prépositions ou par la place du mot |
Rem. sur la gramm. II, 6 |
cas |
Le cardinal, voyant qu'il avait à faire à un contradicteur peu complaisant, balbutia ; car il passait quelquefois de l'audace du brigand au déconcertement du friponneau |
Mém. règ. Oeuvres, t. VI, p. 106, dans POUGENS |
déconcertement |
C'est moins à leurs vexations qu'à l'insolence de quelques-uns d'entre eux que les financiers doivent rapporter le décri où ils sont encore |
Considérations sur les moeurs, ch. IX |
décri |
On ne déprise avec affectation que par le chagrin de ne pouvoir mépriser |
dans le Dict. de POITEVIN. |
dépriser |
L'espèce, terme nouveau mais qui a un sens juste, est l'opposé de l'homme de considération ; l'espèce est celui qui, n'ayant pas le mérite de son état, se prête encore de lui-même à son avilissement |
Considér. sur les moeurs, ch. 5 |
espèce |
Il [Louis XIV] préférait la soumission aux lumières, et disait quelquefois qu'il craignait les esprits |
Règne de Louis XIV, Oeuvres, t. v, p. 175, édit. DELAUNAY. |
esprit |
On est fâché pour l'honneur de Virgile, d'Horace, d'Ovide, et autres, que le nom de Cicéron ne se trouve pas une seule fois dans leurs ouvrages |
Consid. Moeurs, ch. 3 |
fâché, ée |
Toutes les facultés de l'âme se réduisent à sentir et penser ; nos plaisirs consistent à aimer et connaître |
Consid. moeurs, ch. II |
faculté |
Plus l'esprit est faible, plus il imagine de chimères |
Hist. Louis XI, Oeuvres, t. II, p. 459, dans POUGENS. |
faible |
Elle savait que le faible de ce prince, jaloux de son autorité, était de paraître tout faire par lui-même |
Louis XIV, Oeuvres, t. v, p. 182, dans POUGENS |
faible |
L'impulsion à laquelle ce prince obéissait, n'altérait point son jugement : vrai caractère de la faiblesse ! |
Règne de Louis XIV, Oeuv. t. v, p. 96, dans POUGENS. |
faiblesse |
Ses maximes [du duc de Bourgogne] étaient que les rois sont faits pour les sujets, et non les sujets pour les rois |
Règne de Louis XIV, Oeuvres, t. V, p. 51, dans POUGENS. |
fait, aite [1] |
En fait de procédés, on est bien près du mépris, quand on a droit à l'indulgence |
Consid. moeurs, ch. 4 |
fait [2] |
Les hommes n'exigent point de preuves pour adopter une opinion, leur esprit n'a besoin que d'être familiarisé avec elle, comme nos yeux avec les modes |
Consid. moeurs, ch. 2 |
familiarisé, ée |
Le commerce plus familier qu'on a à la campagne me la fit mieux connaître, et toujours à son avantage |
Confess. Comte de ***, Oeuv. t. VIII, p. 142, dans POUGENS. |
familier, ière |
Le maréchal de Villars, fanfaron des qualités mêmes qu'il avait, traversant un jour la place dans un carrosse brillant, chargé de pages et de laquais, voulut tirer pour sa vanité quelque profit de son désintéressement |
Mém. Régence, Oeuv. t. VI, p. 40, dans POUGENS |
fanfaron, onne |
Savez-vous, dit-il [Louis XIV], ce que c'est que mon neveu [le duc d'Orléans] ? c'est un fanfaron de crimes |
Règne de Louis XIV, Oeuvr. t. v, p. 39 |
fanfaron, onne |
On imagina [à Rome] de faire venir d'Étrurie des farceurs dont les jeux furent regardés comme un moyen propre à détourner la colère des dieux |
Mém. jeux scéniques, Oeuvres, t. I, p. 335, dans POUGENS. |
farceur, euse |
Dans les déclamations contre la finance, ce n'est ni la générosité ni la justice qui réclament, quoiqu'elles en eussent souvent le droit et l'occasion, c'est l'envie qui poursuit le faste |
Considér. moeurs. ch. 10 |
faste [1] |
Plus il voulut faire le fat, plus il prouvait qu'il n'était qu'un sot |
Acajou, Oeuvres, t. VIII, p. 361, dans POUGENS |
fat |
Il passait pour le plus habile faussaire de son temps ; c'était lui qui avait fabriqué, sous le nom de Calixte III, les bulles qui permettaient au comte d'Armagnac d'épouser sa soeur |
Hist. de Louis XI, Oeuvres, t. III, p. 275 |
faussaire |
On en rendit compte au roi [des fauteuils que se faisaient apporter les grands seigneurs, membres de l'Académie française], qui, prévoyant les conséquences d'une pareille distinction, ordonna à l'intendant du garde-meuble de faire porter quarante fauteuils à l'Académie, et confirma par là et pour toujours l'égalité académique |
Hist. Acad. franç. Oeuvres, t. IX, p. 280, dans POUGENS. |
fauteuil |
L'esprit n'est jamais faux que parce qu'il n'est pas assez étendu, au moins sur le sujet dont il s'agit, quelque étendue qu'il pût avoir d'ailleurs sur d'autres matières |
Moeurs, 14 |
faux, fausse [1] |
Si l'on dévoile la vie intérieure des favorites, on aura pitié d'un état si envié |
Mém. rég. Oeuvres, t. VI, p. 112, dans POUGENS |
favori, ite |
Madame Dorval, c'était son nom, était ce qu'on appelle une bonne femme |
Confess. comte de ***, Oeuvres, t. VIII, p. 126, dans POUGENS. |
femme |
En cherchant à douter de la divinité, il [le duc d'Orléans] courait les devins et les devineresses, et montrait toute la curiosité crédule d'une femmelette |
Mém. régence, Oeuvres, t. V, p. 202, dans POUGENS |
femmelette |
Louis avait le coeur ferme et l'esprit timide |
Hist. Louis XI, Oeuv. t. III, p. 358, dans POUGENS |
ferme [1] |
Je ne sais si j'ai trop bonne opinion de mon siècle ; mais il me semble qu'il y a une certaine fermentation de raison universelle qui tend à se développer, qu'on laissera peut-être se dissiper, et dont on pourrait assurer, diriger et hâter les progrès par une éducation bien entendue |
Consid. moeurs, ch. 2 |
fermentation |
La délicatesse de sentiment ne s'allie guère à un tempérament de feu |
Mém. Oeuvres, t. X, p. 44, dans POUGENS |
feu [1] |
Ma vivacité leur plut, et, m'apercevant que je les amusais par le feu de mes idées, je m'y livrai encore plus |
Confess. Comte de ***, Oeuvres, t. VIII, p. 6, dans POUGENS. |
feu [1] |
La plus grande partie du prix de ces aliénations, n'étant pas encore payée, fut remboursée en billets de banque qui devinrent, comme il arrive et arrivera toujours aux effets royaux, des feuilles de chêne |
Mém. Oeuvres, t. X, p. 30, dans POUGENS |
feuille |
Ses dernières paroles [de Marguerite d'Écosse] furent : Fi de la vie ! qu'on ne m'en parle plus |
Hist. Louis XI, Oeuv. t. v, p. 63, dans POUGENS |
fi [1] |
Les fiançailles se firent dans le cabinet du roi, où il ne se trouva guère que les princes et princesses du sang, parce qu'il n'y eut point d'invitation |
Mém. rég. t. VI, p. 20, dans POUGENS |
fiançailles |
Celle [la maison] d'Armagnac descendait de Clovis par Charibert, fils de Dagobert, dont la filiation est prouvée dans la nouvelle histoire de Languedoc |
Hist. Louis XI, Oeuv. t. II, p. 175, dans POUGENS |
filiation |
Un ambitieux croit acquérir des droits en obtenant des grâces, et le duc de Bourbon fut plus sensible au refus qu'on lui fit, qu'il ne l'avait été à l'honneur d'épouser une fille de France |
Hist. Louis XI, Oeuv. t. II, p. 224, dans POUGENS |
fille |
L'esprit fin est souvent faux, précisément parce qu'il est trop fin ; c'est un corps trop délié pour avoir de la consistance |
Consid. moeurs, chap. 13 |
fin, fine [2] |
Les grandes places de finance valent à la fois le Pactole et le Léthé |
Morceaux hist. Oeuv. t. X, p. 241, dans POUGENS |
finance |
La finesse imagine au lieu de voir ; à force de supposer elle se trompe |
Consid. moeurs, chap. 13 |
finesse |