transfuge
- 1Celui qui, à la guerre, abandonne son drapeau pour passer dans les rangs ennemis.
On a su par un transfuge qui s'est venu rendre à Maestricht, que les Hollandais avaient déjà perdu devant Grave bien près de quatre mille hommes
. [Pellisson, Lettres historiques]Les transfuges, qui étaient environ neuf cents, voyant qu'il n'y avait point de quartier à espérer pour eux
. [Rollin, Histoire ancienne]Mithridate put les armer [ses soldats] et les instruire dans l'art militaire des Romains, et former des corps considérables de leurs transfuges
. [Montesquieu, L'esprit des lois] - 2 Fig. Celui qui abandonne son parti pour passer dans le parti contraire.
Le témoignage seul d'un homme obscur, d'un transfuge de toutes les religions
. [Massillon, Carême, Doutes sur la relig.]On dit dans un sens analogue : transfuge de la vertu, des bons principes.
Ce sont des transfuges qui craignent les lois qu'ils ont violées, et regrettent les vertus qu'ils ont perdues
. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]En un sens qui n'est pas défavorable.
Transfuge des routes ingrates De l'infructueux Hélicon, Dans les retraites des Socrates J'allais jouir de ma raison
. [Gresset, La Chartreuse]Rousseau, riche d'une âme indépendante et fière, Transfuge des châteaux, revole à la chaumière
. [Millevoye, Indép. de l'h. de lettres.]Par exagération, qui va d'une demeure à une autre.
Du palais des représentants à l'Élysée [où demeurait Napoléon Ier], on se voit à nu ; et tout est mis à jour par de fréquents transfuges
. [Villemain, Souvenirs contemporains, les Cent-Jours, ch. XI]
REMARQUE
" Transfuge : ce mot est nouveau, mais reçu avec applaudissement, à cause de la nécessité que l'on en avait.... transfuge.... est quiconque quitte son parti pour suivre celui des ennemis, " VAUGEL. Rem. t. II, p. 760, dans POUGENS. Vaugelas se trompe ; le mot n'est pas nouveau ; seulement il était tombé en désuétude, ou du moins il a été employé par Bercheure, qui le tirait de Tite-Live.
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