travestir
vt (tra-vè-stir)
- 1Faire prendre des habits qui n'appartiennent pas soit au sexe, soit à la condition. On a travesti des soldats en paysans pour surprendre la place.
- 2 Fig. Changer un ouvrage sérieux en ouvrage burlesque. Scarron a travesti Virgile.
Il [Marivaux] était digne de se faire connaître d'une manière plus avantageuse qu'en travestissant des productions immortelles, et Marianne a fait oublier le Télémaque et l'Homère travestis
. [D'alembert, Élog. Mariv. note 3] - 3Donner à une chose un caractère mauvais qu'elle n'a pas.
Ses invectives [de Killegrew contre Mme de Shrewsbury] l'attaquèrent depuis la tête jusqu'aux pieds ; il fit une peinture affreuse de sa conduite, et travestit en défaut les charmes qu'il venait de célébrer
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Ils ont travesti ses défauts en vices, ses fautes en crimes, les faiblesses de sa jeunesse en noirceurs de son âge mûr
. [Rousseau, Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogues]Cette religion qu'ils travestissaient en la prêchant
. [D'alembert, Oeuv. t. v, p. 51]Travestir la pensée de quelqu'un, lui donner une fausse interprétation.
- 4Se travestir, vpron Prendre un vêtement qui ne convient pas au sexe, à la condition.
Actuellement la maîtresse et la servante se travestissent
. [Marivaux, Le jeu de l'amour et du hasard]Fig. Changer sa manière ordinaire, déguiser son caractère. Il se travestit aisément.
Il n'y a dans votre coeur qu'un seul homme toujours souple et dépravé, qui se travestit en cent façons pour faire toujours également le mal
. [Fénelon, Dialogues des morts]
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