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vallée

nf (va-lée)
  • 1Espace entre deux ou plusieurs montagnes. Ces humbles vallées qui ramassent les eaux célestes et en deviennent fécondes. [Bossuet, Vêtures, pour la profess. d'une demoiselle, Préambule] On peut considérer une grande vallée comme un tronc qui jette des branches par d'autres vallées, lesquelles jettent des rameaux par d'autres petits vallons qui s'étendent et remontent jusqu'au sommet. [Buffon, 4e ép. nat. Oeuv. t. XII, p. 218] En montant au Montanvert on a toujours sous ses pieds la vue de la vallée de Chamouni, de l'Arve qui l'arrose dans toute sa longueur.... [Saussure, Voir Alpes, t. II, p. 394] On verra sur les cartes que même les plus grandes vallées ont presque toutes des étranglements qui forment des écluses, des fourches, des défilés. [Saussure, ib. t. IV, p. 55] Observer la direction des vallées : on nomme longitudinales celles qui sont parallèles à la chaîne des montagnes où elles sont situées, transversales celles qui la coupent à angles droits, et obliques celles qui suivent une direction intermédiaire. [Saussure, ib. t. VIII, p. 278]

    À la vallée, en descendant. Ils ressemblent à ceux qui courent à la vallée : leur pesanteur les emporte, et les fait aller plus loin qu'ils n'ont résolu. [Malherbe, Épît. de Senèque, X]

    Vallée attire le boulet, dicton des anciens artilleurs, qui prétendaient avoir remarqué que les portées sont moins grandes quand les bouches à feu tirent au-dessus d'un vallon ou d'un ravin que quand elles tirent sur un sol à peu près horizontal.

    Fig. En termes de dévotion, la vallée de larmes, la vallée de misère, la vie présente par opposition au bonheur de la vie future. Elle [Mme de Maintenon] ne comprenait pas, disait-elle alors, qu'on pût appeler cette vie une vallée de larmes. [Mme de Caylus, Souvenirs, p. 17, dans POUGENS] Ce qui fait et fera toujours de ce monde une vallée de larmes, c'est l'insatiable cupidité et l'indomptable orgueil des hommes. [Voltaire, Correspondance]

    Vallée de Josaphat, lieu où les morts ressusciteront, selon l'Écriture. Parce que, ne faisant point ce qu'on ne fait pas, on croit cependant qu'on l'aurait pu faire ; ainsi la dispute durera jusqu'à la vallée où nous verrons tout. [Sévigné, 12 oct. 1677] Je me moque d'eux tous, et peux, si cela m'amuse, plaider contre eux jusqu'à la vallée de Josaphat. [Mirab. Lett. orig. t. III, p. 68]

    Nous ne nous reverrons qu'à la vallée de Josaphat, se dit à propos d'une séparation qu'on croit éternelle.

  • 2 Terme de géologie. Vallées d'érosion, longs sillons flexueux creusés dans le sol géologique par les cours d'eau.

    Vallées sèches, vallées d'érosion dont le fond n'est plus occupé par un cours d'eau. Cette plaine forme ce que l'on nomme la vallée de Montmorency, espèce de grande vallée sans col, sans rivière dans son milieu, enfin très différente des vraies vallées des pays de montagnes. [Cuvier Et Brongniart, Instit. Mém. scienc. 1810, 1re sem. p. 87]

  • 3Nom donné à des pays fort vastes. L'Égypte est la vallée du Nil.

    La vallée d'Auge, contrée de Normandie.

  • 4À Paris, la Vallée, lieu près du Pont-Neuf où l'on vendait de la volaille et du gibier. La Vallée a été démolie en 1870.
  • 5La vallée d'Angoulême, terme populaire, le gosier et par suite l'appétit. D'abord buvons, ça nous ouvrira la vallée d'Angoulême. [Guillemain, l'Enrôlement supposé, sc. 9 (1797)] Ce dicton est fondé sur la ressemblance de ces mots avec avaler et engouler.
  • 6Poire de Vallée, sorte de poire.

SYNONYME

VALLÉE, VALLON. Vallée signifie un espace plus étendu ; vallon en marque un plus resserré.

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7 Terme d'exploitation houillère. Galerie qui descend dans la couche de houille suivant la direction de son pendage, et qui aboutit à une coistresse.
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