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venin

nm (venin ; au XVIIe siècle, plusieurs prononçaient velin, prononciation qui d'ailleurs était regardée comme fautive, MARG. BUFFET, Observ. p. 137)
  • 1Liquide malfaisant que sécrètent certaines espèces de glandes dites vénénifiques ou vénénipares chez quelques animaux, tels que la vipère, le scorpion, etc. qu'ils conservent dans un réservoir particulier, pour s'en servir comme de moyen d'attaque ou de défense, et qui, introduit dans le sang d'un autre animal, au moyen d'une morsure ou d'une piqûre, le tue plus ou moins promptement ou du moins le rend malade. Le venin du scorpion, de la guêpe. Venin subtil. Le venin de la vipère n'est pas un poison pour son espèce ; il ne tue point les sangsues, les limaces, l'escargot, l'aspic, la couleuvre, l'orvet. [Fourcroy, Conn. chim. t. x, p. 320]

    Fig. Je puise dans leurs yeux un venin amoureux. [Régnier, Dial.]

    PROVERBES

    Morte la bête, mort le venin, on n'a plus rien à craindre d'un ennemi lorsqu'il est mort.

    À la queue le venin, voir QUEUE 1.

  • 2Poison en général. J'ai su, par une longue et pénible industrie, Des plus mortels venins prévenir la furie. [Racine, Mithridate] La poudre de diamant n'est pas plus un venin que la poudre de corail. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]
  • 3 Par extension, principe et action des maladies contagieuses. Le venin de la petite vérole. Boudin ...lui représentant [à Fagon, dans la variole du Dauphin] qu'eux médecins de la cour qui ne voyaient jamais aucune maladie de venin.... [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]
  • 4 Fig. Ce qui est moralement comparé au venin matériel. Les langues ont toujours du venin à répandre, Et rien n'est ici-bas qui s'en puisse défendre. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Celui qui est en colère et qui le dit, est préférable au traditor qui cache son venin sous de belles et douces apparences. [Sévigné, 12 janv. 1676] Les écrits où l'on m'avertit qu'il [Jurieu] répand sur moi tout ce qu'il a de venin. [Bossuet, Déf. Variat. I] Ainsi parle un esprit.... Qui, sous l'humble dehors d'un respect affecté, Cache le noir venin de sa malignité. [Boileau, Satires] Ai je d'un style affreux Distillé sur sa vie un venin dangereux ? [Boileau, ib.] L'envie, qui verse son venin mortel autour d'elle, et qui se tourne en rage, dans l'impuissance où elle est de nuire. [Fénelon, Télémaque] Depuis que je suis né, j'ai vu la calomnie Exhaler les venins de sa bouche impunie. [Voltaire, Tancrède]

    Jeter tout son venin, dire, dans l'emportement de la colère, tout ce qu'on a sur le coeur.

    C'est un homme sans venin, il n'a point de malignité.

  • 5 Fig. En langage de dévotion, ce qui est contraire à la doctrine de l'Église. Un petit livre qui a beaucoup de venin et de dissimulation. [Bossuet, Lett. quiét. 201] La déclaration des défenseurs de Jansénius fut jugée captieuse, conçue en des termes pleins d'artifice, et cachant, sous l'apparence d'une soumission en paroles, tout le venin de l'hérésie. [Racine, Hist. de Port-Royal, part. 2] Puisse notre saint docteur leur servir à tous de modèle, et leur apprendre à se précautionner contre le venin dangereux de tant de livres ! [Massillon, Panégyr. St Thomas d'Aquin.]

    En général, mauvaise doctrine. De leurs venins bientôt ils [les partisans de Mahomet] infectent Médine. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]

  • 6Venin de marée, dit aussi vif et virli, petit poisson de mer dont la piqûre cause une vive douleur.

SYNONYME

POISON, VIRUS, VENIN, MIASMES. Les poisons sont ou des corps cristallisables ou volatils sans décomposition, d'origine minérale et d'origine organique, ou les sucs de plantes qui les renferment ; ils agissent en s'unissant, molécule à molécule, aux principes immédiats des tissus vivants, dont ils modifient ainsi la constitution ou qu'ils décomposent. Les venins sont des humeurs spéciales sécrétées surtout par certaines glandes des animaux et quelquefois des végétaux ; ils doivent leurs propriétés principalement à une substance organique naturelle ou principe immédiat coagulable et spécial, qui conserve toutes ses propriétés après la dessiccation ou après la mort de l'animal. Les virus sont un état particulier d'altération des substances organiques, liquides ou solides, qui existent normalement dans tout être vivant ou qui en proviennent ; ils agissent en transmettant à d'autres êtres un état d'altération semblable ou très analogue à celui dont ils sont le siége. Les miasmes, très voisins des virus, sont des substances organiques volatiles ou emportées par les liquides volatils lors de leur évaporation, qui proviennent des tissus animaux ou végétaux en voie de décomposition, des déjections, des exhalations pulmonaires ou sudorales d'animaux sains ou malades.

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VENIN. - HIST. Ajoutez :

XIVe s. Celle serpent Qui par tot son verain espant. [Macé, Bible en vers, f° 19, 2e col.]

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