viatique
nm (vi-a-ti-k')
- 1Chez les religieux, l'argent qu'on leur donne pour leur dépense en allant d'un lieu à un autre.
Charlemagne, apprenant la mort d'un évêque, demanda combien il avait légué aux pauvres en mourant : on répondit, deux livres d'argent ; un jeune clerc s'écria : C'est un bien petit viatique pour un aussi long voyage ; le prince, très content de cette réflexion, dit au clerc : Soyez son successeur, mais n'oubliez jamais ce mot
. [D'alembert, Élog. Mass. note 11]Par extension, argent donné pour un voyage à une personne quelconque.
Je l'aurais gardée très volontiers pendant six mois, et je lui aurais donné un petit viatique pour Paris
. [Voltaire, Correspondance]Il lui remit l'argent destiné pour mon petit viatique
. [Rousseau, Les confessions]Fig. Moyen de parvenir.
Dès ce moment, M. Chevassu visa à la députation, cet indispensable viatique de tout homme qui tient à faire son chemin
. [Ch. de Bernard, Un homme sérieux, IV] - 2 Fig. Sacrement de l'eucharistie administré aux malades en danger de mort, afin de les disposer à passer de cette vie à l'autre.
Elle [la reine] reçut hier au soir Notre-Seigneur comme viatique ; ce fut la plus magnifique et la plus triste chose du monde
. [Sévigné, Lett. à Pompone, 18 nov. 1664]Le saint viatique était excepté [lors de l'excommunication de Philippe Auguste], comme le baptême des enfants, de cette privation des choses saintes
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]L'usage des paroisses de Paris est de porter, pendant la semaine sainte, la communion à tous les malades, sans qu'ils soient dans le cas de la recevoir en viatique
. [Duclos, Oeuv. t. v, p. 394]Il a communié en viatique, sans avoir besoin d'être à jeun.
- 3Viatique est souvent confondu, mal à propos, avec l'extrême-onction.
On entra à sept heures, et on le [M. Le Tourneux] trouva comme mort ; on ne put que lui donner l'extrême-onction, ne lui jugeant pas assez de connaissance pour le viatique
. [Ste-beuve, Port-Royal, 3e édit. t. v, p. 227]
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