éborgner
vt (é-bor-gné)
- 1Rendre borgne. Il fut éborgné d'un coup de fleuret.
Qui casse le museau, qui son rival éborgne
. [Régn. Sat. X]Ulysse éborgna Polyphème
. [D'ablancourt, Apophthegme, dans RICHELET]La petite vérole avait éborgné Phelipeaux, mais la fortune l'avait aveuglé
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Par exagération, éborgner quelqu'un, lui faire grand mal à l'oeil.
Parbleu ! d'un coup de poing il faut que je t'éborgne
. [Hauteroche, Les apparences trompeuses] - 2 Par extension. Éborgner une maison, ôter le jour à une maison par quelque bâtiment qu'on fait devant.
Terme de jardinage. Supprimer, à la taille des arbres fruitiers, les yeux inutiles qu'on ébourgeonnerait plus tard. Éborgner une brindille, en ôter l'oeil terminal.
Fig. Diminuer, rabaisser.
Vous qui.... vos amis épargnez Et de mauvais discours leur vertu n'éborgnez
. [Régn. Sat. VII] - 3S'éborgner, vpron Se crever un oeil ou, par exagération, se faire grand mal à l'oeil.
Le malicieux comédien, qui était homme à s'éborgner pour faire perdre un oeil à un autre, tira le pauvre marchand par le bras
. [Scarron, Le Roman comique]S'éborgner, se crever un oeil l'un à l'autre.
.... allons, messieurs, êtes-vous fous ? On n'y voit pas ; ils vont s'éborgner, par saint George !
[Hugo, Marion Delorme, II, 3]
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