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élection

nf (é-lè-ksion ; en vers, de quatre syllabes)
  • 1Choix qui est fait de quelqu'un en assemblée et par voie de suffrages. L'élection d'un député. Les élections municipales. Je suis sûr que vous ne sauriez faire que de bonnes élections. [Costar, t. II, lett. 319, dans RICHELET] Aussi ne fut-ce pas l'élection qui établit Mathias, ce fut le ciel qui se déclara. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] L'opposition qu'on y forma [à l'Académie contre la Fontaine] fut poussée si loin, que, quand on parla de son élection, on jeta sur le bureau un de ses ouvrages où la piété et la pudeur étaient tellement offensées que les plus sages se déclarèrent contre lui. [Furetière, Factums, t. I, p. 182] À l'égard des élections du prince et des magistrats [dans une république], il y a deux voies pour y procéder, savoir le choix et le sort. [Rousseau, Du contrat social, ou Principes du droit politique] Si vous me promettiez de tenir votre langue, je vous conterais.... nos élections, comment tout cela s'est passé. [Courier, 2e lett. particulière.]

    Élection directe, celle qui confère immédiatement les fonctions. Élection indirecte, celle qui désigne d'autres électeurs qui doivent eux-mêmes faire le choix.

    Action de choisir. Autoriser l'élection du peuple. [Vaugelas, Q. C. liv. X, ch. 7, dans RICHELET]

  • 2Terme mystique. Choix fait par Dieu lui-même. L'élévation de ces deux grands rois [David et Salomon] et de la famille royale fut l'effet d'une élection particulière ; David célèbre lui-même la merveille de cette élection par ces paroles : Dieu a choisi les princes dans la tribu de Juda. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

    L'élection du peuple juif, le choix que Dieu fit de cette nation pour lui donner sa loi.

    Vase ou instrument d'élection, créature dont Dieu fait choix pour l'accomplissement de ses desseins et qu'il prédestine à la gloire éternelle. Je la regarde comme un vase d'élection. [Sévigné, 450]

  • 3 Terme de philosophie. Faculté qui permet de faire un choix entre des déterminations. J'ai une conviction intime que je puis vouloir et ne vouloir pas ; qu'il y a en moi une élection. [Fénelon, Traité de l'existence de Dieu] Des machines [les animaux] qui aiment, qui ont une élection pour quelqu'un ! [Sévigné, 127] De toute élection mon âme est dépourvue. [Régnier, Satires]
  • 4Choix personnel qui résulte de la volonté. Quand je lui vouai mon service, Faillis-je en mon élection ? [Malherbe, V, 23] Le désir que nous avons que le monde croie que toutes nos élections sont bonnes, apporte de la nécessité à une action qui était volontaire auparavant. [Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour] Et vient sacrifier à votre élection [que vous ferez d'un de nous] Toute notre espérance et notre ambition. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]

    Peu usité en ce sens.

  • 5 Terme de droit. Élection de domicile, action d'assigner un lieu où les actes de justice puissent être signifiés. Faire élection de domicile.
  • 6 Terme de médecine. Choix que l'on fait d'un temps, d'un lieu, d'un procédé pour administrer un médicament ou pratiquer une opération. Temps d'élection et lieu d'élection sont opposés à temps et lieu de nécessité.
  • 7Anciennement. Nom des tribunaux où l'on jugeait en première instance tout ce qui avait rapport aux tailles, aux aides et aux gabelles.

    Certaine étendue de pays comprenant plusieurs paroisses qui payaient taille et sur lesquelles les élus exerçaient leur juridiction. Ce n'est qu'une charge de campagne, à la vérité, et dans une élection d'une très petite ville du côté d'Étampes. [Dancourt, Fête de village, II, 4]

  • 8 Terme de féodalité. Clause d'élection d'ami, clause par laquelle l'acquéreur d'un immeuble se réservait la faculté de le rétrocéder à un ami.

REMARQUE

Élection se prend au sens actif et au sens passif : l'élection du peuple, c'est l'élection faite par le peuple ; l'élection d'un député, c'est l'élection qui est faite de ce député.

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