Il est vrai que l'encens était habilement préparé pour chatouiller la modestie revêche du Caton rigide [le duc de Montausier] à qui Despréaux avait besoin de plaire |
Éloges, Despréaux. |
revêche |
On les croyait [les jésuites] si peu anéantis, malgré leur dispersion, qu'un supérieur de séminaire à qui on offrit leur maison du noviciat, répondit qu'il n'en voulait pas, parce qu'il avait peur des revenants |
Oeuv. t. V, p. 110 |
revenant [2] |
Revenons à Despréaux ; il sut se procurer à la cour une protection plus puissante que celle du duc de Montausier, celle de Louis XIV lui-même |
Eloges, Despréaux. |
revenir |
Il y a ici un religieux italien, homme d'esprit et de mérite, qui ne revient point de cette atrocité |
Lett. à Volt. 16 juill. 1766 |
revenir |
Molière, par les chefs-d'oeuvre comiques qu'il avait osé écrire en prose, avait forcé le public à revenir d'une prévention [sur la comédie en vers] si contraire à son propre plaisir |
Éloges, Lamotte. |
revenir |
Il était aussi prompt à revenir qu'à s'offenser |
Éloges, Marivaux. |
revenir |
Les voleurs de nuit redoutent les réverbères |
Éloges, duc d'Estr. |
réverbère |
Depuis la mort d'une certaine dame [Pompadour], qui n'aimait pourtant pas les philosophes, le parti jésuitique commence à revirer tant soit peu de bord |
Lett à Voltaire, 9 juillet 1764 |
revirer |
Qu'on établisse aujourd'hui ces mêmes docteurs pour réviseurs généraux de tout l'ouvrage [l'Encyclopédie], et qu'on nous donne par ces moyens des entraves intolérables, c'est à quoi je ne me soumettrai jamais |
Lett. à Voltaire, 20 janv. 1758 |
réviseur |
L'orgueil est toujours révoltant ; la vanité, toujours ridicule |
Synon. Oeuv. t. III, p. 326 |
révoltant, ante |
Il faut dans la chaire montrer l'homme à lui-même, moins pour le révolter par l'horreur du portrait, que pour l'affliger par la ressemblance |
Éloges, Massillon. |
révolter |
Quand on sait ou qu'on croit savoir assez de latin, on passe en rhétorique ; c'est alors qu'on commence à produire quelque chose de soi-même |
Oeuv. t. X, p. 55 |
rhétorique |
Quelques versificateurs modernes, qui riment richement et s'expriment pauvrement |
Éloges, Destouches, note 2 |
richement |
Quoique vous sentiez très bien les ridicules, personne n'est plus éloigné que vous d'en donner |
Portr. de Mlle de l'Espinasse |
ridicule [1] |
Que les caractères qui sont susceptibles de ridicules en grand sont presque entièrement épuisés ; qu'il ne nous reste guère à peindre que des ridicules fugitifs, des ridicules de société et de mode, plus faits pour les sages que pour le parterre |
Éloges, la Chaussée |
ridicule [1] |
Dumarsais, disait un riche avare, est un fort honnête homme ; il y a quarante ans qu'il est mon ami, il est pauvre, et il ne m'a jamais rien demandé |
Éloges, Dumarsais. |
rien |
Il fut ferme sans intolérance, vigilant sans rigorisme |
Éloges, Vauréal. |
rigorisme |
Je ne sais ce qui arrivera des vers sans rime ; mais je ne désespère pas que, s'ils s'établissent jamais, l'usage ne commence par nos vers lyriques, par ceux qui sont faits pour être chantés |
Oeuv. t. IV, p. 112 |
rime |
Elle rit, et avec raison, des sottises des hommes, dont je ferais bien de rire aussi, et dont je rirais comme elle, si je digérais et si je dormais mieux |
Lett. au roi de Pr. 3 nov. 1780 |
rire |
Hélas ! je ris et je n'en ai guère envie |
Lett. à Voltaire, 28 déc. 1776 |
rire |
Le rire sardonique, qui est la grimace de ceux qui meurent de faim |
Lett. à Voltaire, 4 août 1767 |
rire [2] |
Plusieurs célèbres écrivains, à la tête desquels étaient Fontenelle et Lamotte, et qui unissaient la philosophie aux charmes de la littérature, l'urbanité aux talents, l'estime réciproque à la rivalité |
Éloges, Saci. |
rivalité |
Les prêtres et les robins aux prises pour les sacrements |
Lett. à Volt. 13 déc. 1756 |
robin [1] |
Sa disgrâce [de Fénelon] à la cour, qui avait commencé par ses opinions mystiques, fut consommée sans retour par son roman de Télémaque |
Éloges, Fénelon. |
roman [2] |
Malheur à tout roman que le lecteur n'est pas pressé d'achever ! |
Éloges, Marivaux. |
roman [2] |
Si Moncrif n'est pas l'inventeur de la romance, s'il l'a reçue de nos bons aïeux, il a du moins le mérite de l'avoir fait renaître de nos jours avec des grâces nouvelles, et de l'avoir comme remise en honneur chez sa nation, devenue plus délicate et plus difficile |
Él. Moncrif. |
romance [2] |
Cette harmonie douce et flexible, cette rondeur et cette mollesse d'expression et de cadence, cette diction toujours noble et facile [dans Cicéron] |
Éloges, Sacy. |
rondeur |
Voiture lui dirait [à Mlle Clairon, dans le rôle d'Olympie] qu'on ne lui reprochera pas de n'être bonne ni à rôtir ni à bouillir |
Lett. à Voltaire, 6 avril 1764 |
rôtir |
Les Trublet, se trouvant très illustrés de l'ancienneté sans tache de leur roture, n'ont jamais eu la sotte vanité, comme tant d'autres, de se faire, de bourgeois anciens, gentilshommes nouveaux |
Éloges, Trublet. |
roture |
Ils [les jansénistes de Port-Royal] ne se refusaient pas dans leur solitude comme l'a remarqué Racine, le plaisir de faire des sabots, et celui de tourner les jésuites en ridicule |
Oeuv. t. V, p. 317 |
sabot |
Ils [les jésuites] disaient pour se défendre, que l'Eglise universelle était saisie de leur cause par l'appel qu'ils avaient fait au futur concile |
Destr. des jés. Oeuv. t. V, p. 77, dans POUGENS |
saisir |
C'est une espèce de dictionnaire dont les articles sont courts, mais où il y en a un grand nombre de très plaisants et de très salés |
Lett. à Voltaire, 14 août 1767 |
salé, ée |
C'était sur les sermons de ce prédicateur saltimbanque [Roquette, évêque d'Autun, et oncle de l'abbé Roquette] que Despréaux avait fait cette épigramme [On dit que l'abbé Roquette Prêche les sermons d'autrui : Moi, qui sais qu'il les achète, Je soutiens qu'ils sont à lui] |
Éloges, Roquette. |
saltimbanque |
Dumarsais, sans être aussi modeste que l'abbé Girard, ignorait encore plus que lui les moyens de se procurer les honneurs littéraires |
Éloges, Girard. |
sans |
ont été accablés de leurs temps par des volumes de satires ; qui est-ce qui en connaît aujourd'hui une seule ? |
Éloges, Despréaux, Note 40 |
satire |
Une autre preuve moins équivoque du caractère satirique de Racine, c'est l'épigramme qu'il fit contre le Sésostris de Longepierre |
Éloges, Despréaux. |
satirique |
En les louant [les anciens] à l'excès sans vouloir trop leur ressembler, il a tout à la fois la satisfaction si douce de médire de son siècle et la prudence si nécessaire de rechercher son suffrage |
Mélanges, t. V, Réflexions sur l'histoire. |
satisfaction |
Mon cher et grand philosophe, je satisfais, autant qu'il est en moi, aux questions que vous me faites |
Lett. à Voltaire, 6 mai 1760 |
satisfaire |
Pour être satisfait, il faut avoir désiré ; on peut être content sans avoir désiré rien |
Synon. Oeuv. t. III, p. 289, dans POUGENS |
satisfait, aite |
La philosophie, bien loin d'être, comme l'imbécile méchanceté l'en accuse, l'ennemie des rois et des peuples, est au contraire leur sauvegarde la plus assurée, par l'horreur qu'elle inspire pour la tyrannie qui rend les souverains odieux |
Éloges, Vaux de St-Cyr. |
sauvegarde [1] |